Syrie

  • La base sociale de l’opposition civile syrienne

    Leila Shrooms 21 octobre 2013

    Ce qui a dominé le discours sur la Syrie, ce sont les discussions sur la militarisation, l’islamisation, le sectarisme et les préoccupations géopolitiques. En revanche, il y a eu relativement peu d’attention portée à la base sociale de l’opposition civile. A l’extérieur de la Syrie, l’ignorance des militants qui veulent manifester leur solidarité avec les révolutionnaires de la Syrie les amène à ne pas savoir par où commencer.
    Cet article essaiera de présenter certaines des nombreuses initiatives de résistance civile qui se déroulent sur le terrain et de montrer les efforts déployés par les révolutionnaires pour l’auto-organisation. Il n’est en aucun cas exhaustif. Il se concentre sur les initiatives qui (...)

  • Liberté pour Jihad et pour tous les damnés de la terre de Syrie

    Budour Hassan 14 octobre 2013

    Le 10 août 2013, les forces de sécurité syriennes ont arrêté le journaliste syrien et dissident marxiste Jidah Mad Asaad Muhammad près de la rue Athawra au centre de Damas. La nouvelle de son arrestation a été confirmée par sa sœur Lina, une militante marxiste et anti-régime forcée à la clandestinité. Jihad était l’un des rares militants révolutionnaires encore présents dans la capitale syrienne - une bulle de tranquillité trompeuse sous la poigne de fer asphyxiante du régime - et cela en dépit de la terrible menace d’arrestation qui pesait sur lui. Peu après son arrestation, une page Facebook a été créée pour exiger la libération immédiate de Jihad ainsi que pour publier des articles écrits par lui avant et (...)

  • La gauche, les conflits « postmodernes » et le manque de repères

    Mario Sei 13 octobre 2013

    Nous vivons dans une période caractérisée par un état de crise permanente, au point que c’est le mot crise qui s’avère désormais inadéquat pour rende compte de la situation, et nous sommes aussi dans une époque où tout bouge très rapidement, soit au niveau de la production matérielle soit au niveau de ce que l’on appelle l’actualité.
    Dans cette confusion postmoderne, où toute chose semble se confondre et se mélanger à son contraire, – une confusion causée aussi par la prolifération médiatique des récits qui, dans une polyphonie inextricable, s’entrelacent aux faits et produisent une réalité dont la distinction entre réel et irréel, vrai et faux, reste souvent inintelligible – il y a toutefois un élément (...)

  • L’ennemi de mon ennemi n’est pas forcément mon ami

    Guillermo Almeyra 3 octobre 2013

    La vieille idée que l’ennemi de mon ennemi est mon allié, si pas mon ami, a la vie aussi dure que l’autre idée également néfaste qu’au nom de la lutte contre « l’ennemi principal » il faudrait tolérer les pires crimes de l’allié ou de « l’ennemi secondaire ». Les gens qui ne pensent qu’en termes de nations et non dans les divers secteurs en lutte qui les composent, et encore moins dans les travailleurs qui y sont victimes de « leurs » gouvernants, ne peuvent pas comprendre qu’il est essentiel de distinguer et de séparer parmi « les Etasuniens », afin d’opposer exploiteurs et exploités et retirer aux agents du grand capital tous les prétextes possibles pour faire leur politique belliciste.
    Par conséquent, en (...)

  • Qui veut une intervention en Syrie ?

    Santiago Alba Rico 3 octobre 2013

    Il y a quelque chose d’un peu trompeur, ou si on veut d’un peu mensonger, dans la condamnation de la dite position « ni-ni » (contre l’intervention et contre la dictature, NdT) faite par exemple par des gens comme Jean Bricmont et sur base de tant d’arguments qui semblent si robustes. Elle est un peu trompeuse ou un peu mensongère parce qu’elle oblige à accepter une division binaire du monde et une logique schématiquement négative.
    Elle est en outre simplificatrice et élitiste : toutes les multiples forces qui opèrent sur le terrain, avec leurs petites marges d’autonomie, sont ainsi réduites à l’un de ces deux camps : ou bien un impérialisme qui aurait orchestré un fabuleux montage et à l’ordre duquel (...)

  • Syrie : La résistance armée ne doit pas occulter le mouvement populaire

    Yassin Al-Haj Saleh, Yassin Swehat 29 septembre 2013

    Dans ce dossier, nous donnons la parole à une série de figures de l’opposition progressiste au régime de Bachar Al-Assad, ceux qu’on entend rarement ou quasiment jamais, y compris dans certains médias dit « alternatifs ». Ils donnent ici leur point de vue sur la nature du conflit syrien, le mouvement anti-guerre, la « solution diplomatique », les armes chimiques et les destinées de la révolution. Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur certaines de leurs appréciations, leurs points de vue et analyses méritent une attention toute particulière. Yassin Swehat est un jeune opposant syrien, originaire de Raqqa. Il vit actuellement en Galice (Etat espagnol) et écrit régulièrement sur la situation en (...)

  • L’islamisme combattant et l’intervention américaine en Syrie

    Yassin Swehat 18 septembre 2013

    L’attitude du régime syrien par rapport à la possibilité d’une intervention militaire nord-américaine n’est en rien étonnante car, à ses yeux, l’histoire se répète pour la énième fois, même si c’est aujourd’hui de façon plus fracassante. Le régime syrien a toujours abordé ses crises avec les Etats-Unis de la même manière : avant tout en mettant sur la table une offre attirante pour les intérêts ou les craintes des Etasuniens en échange d’un adoucissement de leurs pressions.
    Cette fois-ci, cela s’est traduit par son acceptation rapide et précipitée de l’habile proposition russe de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international, un plan qui plaît sans aucun doute à Washington. Parallèlement, le régime (...)

  • La Syrie, le mouvement anti-guerre et la gauche : combien de divisions ?

    Ataulfo Riera 15 septembre 2013

    Le risque d’une intervention militaire impérialiste directe en Syrie semble clairement s’estomper. Les différentes puissances s’accordent sur la question d’un contrôle international et d’une destruction des armes chimiques syriennes. Tout le monde semble en sortir gagnant : Assad a évidement tout intérêt à gagner du temps et à redorer son blason en exprimant sa disposition à accepter un tel contrôle. Alors que Poutine est l’un des principaux responsables du drame syrien, sa manœuvre diplomatique lui permet d’apparaître comme celui qui a évité in extremis une escalade militaire, tout en sauvant la face de l’impérialisme étasunien. Obama peut en effet se prévaloir que sa fermeté a été « payante », mais il (...)

  • Syrie : Révolution, guerre civile et intervention impérialiste. Un point de vue du Venezuela

    Marea Socialista 10 septembre 2013

    Nous reproduisons ci-dessous la déclaration sur la Syrie émise par l’organisation révolutionnaire vénézuélienne « Marea Socialista » (Marée socialiste). Active depuis le début au sein du mouvement chaviste et du processus bolivarien, Marea Socialista est un courant organisé au sein du PSUV (Parti socialiste uni du Venezuela), fondé par Hugo Chavez. Elle prône l’approfondissement du processus populaire au Venezuela et mobilise contre la bureaucratisation de celui-ci. Il est intéressant, à ce titre, de connaître son analyse et son positionnement sur les événement syriens. Son appel à ce que la gauche radicale internationaliste et démocratique se fasse entendre de manière coordonnée est également important. (...)

  • Syrie : Les gauches face à la guerre

    Pablo Stefanoni 9 septembre 2013

    Le débat sur une possible intervention militaire des Etats-Unis en Syrie a fortement agité les milieux de gauche. Personne, sans doute, ne soutient la probable attaque nord-américaine en faveur de laquelle Obama tente de convaincre le Congrès des Etats-Unis. Mais qu’en est-il du régime de Bachar Al-Assad ? C’est là que se concentrent les divergences.
    Les secteurs nationaux-staliniens, sous prétexte de s’opposer à Washington, prennent pour argent comptant l’existence d’un nationalisme syrien teinté de rouge et certains en font un héroïque résistant à l’empire. Ils se consacrent ainsi à discréditer ceux qui, à gauche, ne sont pas prêts à jeter des fleurs à l’ophtalmologue de Damas, qui a directement hérité (...)