21 juillet 2014
Cela fait plusieurs années que l’on parle d’une crise du travail de soins dans l’Etat espagnol et dans d’autres pays occidentaux. Le vieillissement de la population, l’incorporation généralisée des femmes au marché du travail, ainsi que les effets de décennies de politiques néolibérales de privatisations de l’Etat-Providence, tout cela a multiplié les charges et les responsabilités de nombreuses femmes ayant des proches en situation de dépendance. Ces phénomènes ont mis en évidence un vide de « présence » et d’attention pour de nombreuses personnes en situation d’autonomie restreinte.
Depuis toujours, les soins aux personnes et la reproduction de la vie ont été traitées par le monde de l’économie et de la (...)
, , 8 juillet 2014
L’auteure de « Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive », (Entremonde/Senonevero, 2014), la théoricienne féministe Silvia Federici, est née en 1942 à Parme, en Italie, c’est dans ce pays qu’elle fait ses premiers pas dans l’activisme. En 1967, elle s’installe aux Etats-Unis où elle participe activement au mouvement étudiant, aux mobilisations contre la guerre du Vietnam, au mouvement pour les droits civils et, surtout, au mouvement féministe. Dans les années 1980, elle vit au Nigeria où elle donne des cours à l’Université de Port Harcourt et participe à des organisations de femmes en lutte contre les politiques d’ajustement structurel. Elle est aujourd’hui professeure de Philosophie (...)
8 juillet 2014
Dans la précédente « Réflexion de Genre », j’ai voulu éclaircir les limites de la « pensée fragmentée », celle qui photographie les différents types d’oppression et de domination sans en comprendre l’unité intrinsèque, en ramenant chacune de ces facettes à un système autonome. J’avais en outre critiqué la lecture du rapport entre capitalisme et oppression de genre qui repose sur ce que j’ai défini comme l’idée du « capitalisme indifférent ». Il est temps maintenant d’aborder cette fameuse « Théorie Unitaire », ainsi que le concept de « reproduction sociale ».
Reconceptualiser le capital
Les positions « dualistes » partent souvent de l’idée que la critique marxiste de l’économie politique analyse les lois purement (...)
22 avril 2014
La terre, l’eau et les semences sont indispensables pour cultiver et pour se nourrir. De la nourriture pour tous ou de l’argent pour quelques uns, telle est la question. La Via Campesina, le plus grand mouvement international de petits agriculteurs, d’ouvriers agricoles et de paysans sans terre, le revendique quotidiennement. Aujourd’hui, le 17 avril, à l’occasion de la journée internationale de la lutte paysanne, nous retraçons son histoire.
Combattre la mondialisation alimentaire
La mondialisation alimentaire, développée par et pour l’agro-industrie et les chaînes de supermarchés, privatise les biens communs, élimine ceux qui prennent soin de la terre et qui la travaillent et elle transforme (...)
, 11 avril 2014
Spam et Loren sensibilisent les jeunes filles à la cause féministe : les « Lémuriennes de Garde » continuent la lutte !
Plus de vidéos sur http://www.arte.tv/silex
Une série courte de Jul d’après sa BD réalisée par Jean-Paul Guigue.
10 avril 2014
Au XXIe siècle, les femmes des classes travailleuses – celles qui travaillent dans l’économie formelle, dans le secteur informel, à la campagne ou qui font un travail non rémunéré – sont entrées dans la scène politique mondiale avec une surprenante variété de mouvements. Motivés par la guerre capitaliste contre la classe ouvrière, par ces enclosures qui bloquent l’accès des paysans et des agriculteurs à leurs terres ou par la destruction de leurs modes de vie, ces mouvements sont en train de développer de manière créative la politique socialiste-féministe et ont beaucoup de choses à offrir à la gauche dans sa recherche tâtonnante de nouvelles formes et de stratégies d’organisation.
Dans le Sud global, où (...)
26 mars 2014
Un des points de vue les plus répandu chez les théoriciens marxistes est de considérer l’oppression de genre comme quelque chose qui n’est pas nécessaire à l’oppression du capital. Cela ne signifie pas que le capitalisme ne s’en serve pas et ne profite pas de l’inégalité de genre produite par les configurations sociales précédentes. Mais il s’agirait par contre d’un rapport opportuniste et contingent. Dans les faits, le capitalisme n’a pas vraiment le besoin de se servir de manière spécifique de l’oppression de genre, et les femmes ont bel et bien atteint, sous le capitalisme, un niveau de liberté et d’émancipation sans précédents dans les époques historique. Bref, la libération des femmes et le (...)
25 mars 2014
Ne laisse pas passer cette attaque sur les droits des femmes ! Nous nous inquiétons. Depuis quelques années le mouvement soi-disant pro-vie organise une Marche pour la Vie, défendant l’abolition du droit à l’avortement. En plus de cette manifestation annuelle, il y a des actions devant des centres pratiquant des avortements au nom du groupe “Sinterklaas”. Ils sont présents à la porte des centres avec des photos de fœtus pour intimider et culpabiliser les femmes qui y viennent. Quand ça ne leur est pas encore interdit, ils jettent même de l’eau bénite sur les patientes des centres. Il est inacceptable que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment aussi vulnérable. Nous ne pouvons pas (...)
20 mars 2014
C’est probablement un cas unique sur la planète. Le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) présente pour les élections municipales en Turquie du 30 mars un système de co-candidatures avec lequel un homme et une femme co-dirigeront la municipalité en cas de victoire, ce qui se produire certainement dans des dizaines de petites, moyennes et quelques grandes villes des provinces orientales du pays.
Concrétiser une telle proposition dans un pays européen serait déjà toute une nouveauté, mais le faire dans la « Turquie profonde », majoritairement rurale et avec un grand poids de la religion musulmane, cela suppose toute une révolution.
Pour donner une plus grande présence et protagonisme social aux (...)
19 mars 2014
C’est l’heure de préparer à manger et d’allumer les fourneaux, de dresser la table et de sortir les couverts, de faire la liste des courses et d’aller au supermarché ou au marché. A la maison, ces tâches sont majoritairement réalisées par les femmes. Un travail, celui de nous alimenter, qui est indispensable pour notre vie et notre subsistance. Néanmoins, c’est une tâche invisible, non valorisée. Nous mangeons, bien souvent, comme des automates et comme tels nous ne reconnaissons pas ce que nous avalons ni qui met l’assiette sur la table.
Dans les foyers, l’alimentation est toujours le plus souvent un territoire féminin. Ainsi le démontre la dernière « Enquête d’Emploi du Temps 2009-2010 » de (...)