Égypte

  • Egypte : Dictature et plébiscite

    Santiago Alba Rico 26 mai 2014

    Il y a quelques jours, Al-Jazeera diffusait une brève vidéo, obtenue et sortie de prison de manière clandestine, avec des images de Abdallah Ashami, le correspondant de la chaîne qatarie détenu depuis 9 mois, arrête alors qu’il couvrait l’expulsion criminelle de la place Rabia Al-Adouia où, le 14 août 2013, furent assassinés plus de 700 partisans du président renversé Morsi.
    En grève de la faim et dans l’attente de son procès pour « soutien au terrorisme », son cas résume très bien la situation de la liberté d’expression en Egypte après le coup d’Etat du 3 juillet. Selon l’Observatoire des Droits de l’Homme égyptien, depuis cette date 8 journalistes seraient morts, 53 auraient subi des mauvais traitements et (...)

  • Les marées de la révolution en Egypte

    Socialistes Révolutionnaires 4 février 2014

    Le 25 Janvier, les militants de gauche qui tentaient de commémorer le troisième anniversaire de la révolution égyptienne en manifestant sur la place Tahrir du Caire ont été submergés par les partisans de la dictature militaire dirigée par le général Abdul Fattah el-Sisi.
    Une semaine et demie plus tôt, les Égyptiens étaient allés aux urnes et avaient approuvé une nouvelle constitution lors d’un vote qui a été largement considéré comme un référendum sur la direction du pays par Sisi. Le vote a suivi un long mois d’offensive menée par le régime contre ceux qui protestaient contre l’éviction du président Mohamed Morsi des Frères musulmans, écarté du pouvoir par l’armée le 3 juillet. Des milliers de personnes ont (...)

  • Egypte : « Nous n’avons pas besoin de permission pour protester ! »

    Des camarades du Caire, Jacques Chastaing 12 décembre 2013

    La loi draconienne anti-protestation imposée par le régime militaire issu du coup d’Etat de juillet dernier ne dissuadera pas les Egyptiens de retourner dans les rues au nom de la révolution du 25 Janvier. Ci-dessous, une lettre rédigée par des activistes égyptiens.
    Le 26 novembre 2013, nous avons vu la première mise en œuvre d’une nouvelle loi égyptienne interdisant de facto toute protestation non approuvée et réglementée par le Ministère de l’Intérieur. C’est le même ministère de l’Intérieur dont les soldats ont tué des milliers de manifestants et torturé et mutilé des dizaines de milliers d’autres anonymes au cours de ces dernières années. Cet appareil de sécurité agit avec une arrogance renouvelée depuis (...)

  • L’importance géostratégique de l’Egypte et l’armée comme proto-classe sociale

    Santi Ramirez 14 octobre 2013

    Avec 83,2 millions d’habitants, l’Egypte est le troisième pays le plus peuplé d’Afrique (après le Nigéria et l’Ethiopie). L’économie égyptienne vient en deuxième position en Afrique, après celle d’Afrique du Sud. Si sa production pétrolière n’est pas importante, sa production de gaz par contre place l’Egypte au 15e rang des pays producteurs.
    Son importance stratégique réside, d’une part, dans le fait que le pays constitue un pont entre l’Afrique et l’Asie. Et, d’autre part, dans le fait que c’est sur son territoire que se trouve le Canal de Suez par lequel transite près de 14% du trafic maritime mondial. Chaque année, quelques 18.000 navires empruntent le Canal de Suez et deux tiers d’entre eux sont des (...)

  • La gauche, les conflits « postmodernes » et le manque de repères

    Mario Sei 13 octobre 2013

    Nous vivons dans une période caractérisée par un état de crise permanente, au point que c’est le mot crise qui s’avère désormais inadéquat pour rende compte de la situation, et nous sommes aussi dans une époque où tout bouge très rapidement, soit au niveau de la production matérielle soit au niveau de ce que l’on appelle l’actualité.
    Dans cette confusion postmoderne, où toute chose semble se confondre et se mélanger à son contraire, – une confusion causée aussi par la prolifération médiatique des récits qui, dans une polyphonie inextricable, s’entrelacent aux faits et produisent une réalité dont la distinction entre réel et irréel, vrai et faux, reste souvent inintelligible – il y a toutefois un élément (...)

  • Moyen-Orient : Un impérialisme en perte de vitesse ?

    Santiago Alba Rico 11 septembre 2013

    Comme le rappelait la journaliste Olga Rodríguez dans un article récent, la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient repose depuis quarante ans sur trois piliers : l’Arabie Saoudite, Israël et l’armée égyptienne.
    A partir des accords du Quincey en 1945 (*), la théocratie saoudienne est devenue une clé de voûte de la domination énergétiques étasunienne et un mur de contention contre les forces de gauche et les nationalismes panarabistes. Après la guerre de 1967, pour des raisons à la fois de politique interne et de géostratégie, Israël a occupé de manière obsessionnelle, et parfois de manière incongrue, toutes les préoccupations de Washington dans la région. Avec Sadat et les accords de Camp David en 1978, (...)

  • Egypte : Solidarité avec Haitham Mohamedain !

    Mena Solidarity Network 7 septembre 2013

    Haitham Mohamedain, un avocat du travail reconnu et militant des Révolutionnaires Socialistes, a été arrêté ce 5 septembre au moment où il devait se réunir avec ses clients à Suez. Il a été arrêté par l’armée près de Suez et a été transféré dans un commissariat de police de cette ville. Selon les dernières informations, il est accusé d’avoir agressé un officier de l’armée.
    Haitham a joué pendant des années un rôle de premier plan dans la défense des travailleurs et des travailleuses en lutte, tant dans les commissariats de police que dans les rues en tant que militant révolutionnaire. Il y a à peine deux semaines, il défendait à Suez les travailleurs et les travailleuses du métal, dont la grève pour l’augmentation (...)

  • Contre le régime militaire en Egypte : construire une troisième force !

    Avanti4.be 29 août 2013

    Plus d’un millier de personnes ont été tuées en Egypte depuis le 3 juillet quand l’armée a chassé le Président Morsi et pris le pouvoir. Les militaires ont provoqué de véritables bains de sang lors de la répression des manifestations et des occupations des places organisées par le Parti de la Liberté et la Justice, aile politique des Frères Musulmans.
    Ce qui complique les choses, c’est que ce coup d’Etat et la répression sanglante ont reçu le soutien d’une partie des millions d’Egyptiens qui manifestaient contre Morsi et son gouvernement, mais aussi, par haine de l’islamisme et par nationalisme laïc, de secteurs importants des « libéraux », des « démocrates » et même de la gauche égyptienne et arabe qui (...)

  • Grande-Bretagne : Un appel syndical contre le coup d’Etat militaire en Egypte

    Collectif 22 août 2013

    Nous sommes horrifiés par le massacre de centaines de manifestants par les forces de sécurité égyptiennes et l’armée lors de la dispersion des partisans de l’ancien président Mohamed Morsi au Caire le 14 Août. Nous constatons aussi avec une profonde préoccupation la vague d’attaques contre des chrétiens et des églises à travers l’Égypte à la suite de la dispersion des sit-ins de protestation sur les places.
    Pendant ce temps, les forces armées sont intervenues pour briser les grèves ouvrières, tel que le sit-in à Suez Steel, où deux travailleurs ont été arrêtés le 12 Août. Ils font maintenant face à des accusations qui pourraient leur valoir des peines de prison de 3 à 5 ans. Tout ceci fait suite à la répression (...)

  • Egypte : la gauche doit reconsidérer son analyse du coup d’État militaire

    John Riddell, Santiago Alba Rico 21 août 2013

    Les massacres perpétrés par l’armée en Egypte font « partie d’un plan visant à liquider la révolution égyptienne et restaurer l’Etat militaro-policier du régime de Moubarak », disent les Révolutionnaires Socialistes (RS) d’Egypte dans leur déclaration du 15 août (1). Leur analyse actuelle contraste fortement avec leur précédente évaluation positive du coup d’Etat militaire du 3 juillet qui a renversé le gouvernement égyptien élu.
    Les Révolutionnaires Socialistes, qui jouissent d’une grande réputation en tant que courant révolutionnaire inséré dans la lutte en Egypte, sont en train de reconsidérer la signification de cet événement. Et la gauche, à l’étranger, devrait tout autant le faire. (…)
    Les massacres de (...)