28 janvier 2015
A l’occasion de la victoire électorale de Syriza en Grèce et de la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par ce parti, nous reproduisons ci-dessous un article datant de 2012 et analysant de manière critique les positions de cette formation vis-à-vis de l’Union européenne, ainsi que la nature de cette dernière. (Avanti !)
Le spectaculaire résultat électoral obtenu par la coalition Syriza lors des dernières élections législatives en Grèce (celles du printemps 2012 – NdT) et la possibilité qu’elle arrive en tête lors du prochain scrutin représentent un événement politique de premier ordre. Pour la première fois depuis la dissolution du Parti Communiste Italien en 1991, une force politique située à la (...)
21 juillet 2014
Cela fait plusieurs années que l’on parle d’une crise du travail de soins dans l’Etat espagnol et dans d’autres pays occidentaux. Le vieillissement de la population, l’incorporation généralisée des femmes au marché du travail, ainsi que les effets de décennies de politiques néolibérales de privatisations de l’Etat-Providence, tout cela a multiplié les charges et les responsabilités de nombreuses femmes ayant des proches en situation de dépendance. Ces phénomènes ont mis en évidence un vide de « présence » et d’attention pour de nombreuses personnes en situation d’autonomie restreinte.
Depuis toujours, les soins aux personnes et la reproduction de la vie ont été traitées par le monde de l’économie et de la (...)
, , 8 juillet 2014
L’auteure de « Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive », (Entremonde/Senonevero, 2014), la théoricienne féministe Silvia Federici, est née en 1942 à Parme, en Italie, c’est dans ce pays qu’elle fait ses premiers pas dans l’activisme. En 1967, elle s’installe aux Etats-Unis où elle participe activement au mouvement étudiant, aux mobilisations contre la guerre du Vietnam, au mouvement pour les droits civils et, surtout, au mouvement féministe. Dans les années 1980, elle vit au Nigeria où elle donne des cours à l’Université de Port Harcourt et participe à des organisations de femmes en lutte contre les politiques d’ajustement structurel. Elle est aujourd’hui professeure de Philosophie (...)
, , 16 juin 2014
Le livre de l’économiste français Thomas Piketty, « Le Capital au XXe siècle » (Seuil, 2013) rencontre un succès impressionnant – et singulièrement aux Etats-Unis. Ce succès, ainsi que son contenu et ses propositions suscitent de nombreuses polémiques et controverses à gauche. Les contributions que nous publions ci-dessous se situent ainsi à divers niveaux critiques ; celle de Vicenç Navarro, économiste espagnol que l’on pourrait qualifier de « néo-keynésien de gauche », influencé par le marxisme, souligne les apports de Piketty tout en en pointant ses « silences ». David Harvey, géographe marxiste et spécialiste du « Capital » de Marx, s’attache quant à lui à une critique méthodologique et conceptuelle de (...)
28 mai 2014
Le capitalisme se nourrit du travail salarié et déclare une guerre sans pitié contre les formes de vie qui ne lui sont pas soumises. N’importe quelle figure existentielle qui n’est pas soumise aux nécessités de la valorisation du capital est un espace qui doit être conquis. Le capital n’a jamais respecté la notion de formes de vie en tant que mode alternatif d’existence et de développement. Pour le capitalisme, toute forme de vie n’est rien d’autre qu’un espace de rentabilité et doit être d’abord conquis et ensuite soumis au processus de valorisation (ou, si l’on préfère, à un processus d’exploitation).
Il y a plus ou moins 30 ans l’économie mondiale a abandonné le schéma de l’Etat Providence et l’a (...)
10 mai 2014
Celui qui veut éviter d’être esclave doit avoir l’esprit lucide et essayer d’évaluer avec justesse le rapport de force social ainsi que les points faibles et les contradictions du capitalisme mondial. Pour ce faire, et dans les limites de cet article, je vais tenter de résumer de manière schématique les traits principaux de la situation politico-économique mondiale actuelle.
La Chine est la première puissance commerciale de la planète (elle vient de dépasser les Etats-Unis), mais elle est militairement et politiquement faible. Elle est le principal soutien du dollar et donc de l’hégémonie des Etats-Unis, avec ses investissements et ses achats de bons étasuniens. En outre, c’est un pays capitaliste (...)
30 mars 2014
Costas Lapavitsas est professeur d’économie à l’Université de Londres. Son dernier livre, « Profiting without producing » constitue une radiographie indispensable pour comprendre ce qu’il appelle la financiarisation : la croissance incontrôlée du système financier et l’imposition de ses intérêts à toute la société. Il place beaucoup d’espoir dans Syriza mais prévient que sa position de principe de rester dans la zone euro trouve de sérieuses résistances dans ses propres rangs. Entretien réalisé par Nuria Alabao et Xavier Ferrer pour le journal espagnol « El Diario ». (Avanti4.be)
Comment sera le vote grec pour les élections européennes ?
Costas Lapavitsas : Il y a en ce moment beaucoup de mécontentement et (...)
30 mars 2014
Beaucoup avaient espéré, lorsque survint la crise des subprimes en 2007-2008, que le néolibéralisme vivait son chant du cygne ; que l’intervention en panique des États pour sauver les banques marquait le retour de Keynes à l’avant-scène du théâtre capitaliste. Il n’en est rien : imperturbable, le bulldozer néolibéral poursuit son cheminement, et il faut encore et encore améliorer la connaissance de ce système en vue de pouvoir un jour lui asséner le coup fatal que ses méfaits lui ont valu de longue date. Le texte qui suit vise à attirer l’attention sur quelques éléments trop souvent oubliés ou minimisés dans bon nombre de textes relatifs au néolibéralisme. D’abord l’existence et l’importance de (...)
29 mars 2014
Le récit de la droite pour expliquer la crise en Europe a deux versants. Le premier considère que les gouvernements ont menés des dépenses irresponsables et que cela a débouché sur une crise de la dette souveraine. Le second insiste sur le fait que les « coûts salariaux élevés » dans les pays de la périphérie européenne ont provoqué la détérioration de leur compétitivité et entraîné un déficit insoutenable de leur balance courante (*) On suppose que cela a provoqué les déséquilibres structurels entre les économies ayant un excédent budgétaire et les pays déficitaires. Ces deux visions de la crise sont erronées, mais la droite insiste à les présenter comme une vérité absolue et les médias martèlement tellement (...)
19 mars 2014
C’est l’heure de préparer à manger et d’allumer les fourneaux, de dresser la table et de sortir les couverts, de faire la liste des courses et d’aller au supermarché ou au marché. A la maison, ces tâches sont majoritairement réalisées par les femmes. Un travail, celui de nous alimenter, qui est indispensable pour notre vie et notre subsistance. Néanmoins, c’est une tâche invisible, non valorisée. Nous mangeons, bien souvent, comme des automates et comme tels nous ne reconnaissons pas ce que nous avalons ni qui met l’assiette sur la table.
Dans les foyers, l’alimentation est toujours le plus souvent un territoire féminin. Ainsi le démontre la dernière « Enquête d’Emploi du Temps 2009-2010 » de (...)