Cuba

  • Cuba : la dangereuse « voie chinoise » (II)

    Guillermo Almeyra 6 juin 2014

    La participation active des travailleurs cubains pourrait-elle être effectivement une alternative immédiate et urgente à la « voie chinoise » ? Au parti unique bureaucratisé et fusionné avec l’Etat qui dirige la marche forcée vers la soumission au marché et le développement de grandes inégalités sociales ? Cela est possible, et vaut la peine d’être essayé parce que la « voie chinoise » amènera inévitablement, par sa dynamique propre, la transformation de Cuba en semi-colonie dépendante des investissements et des marchés des pays impérialistes.
    Cuba a-t-elle assez de main d’œuvre jeune, productive, et une production agro-alimentaire suffisante que pour éviter cette terrible « voie chinoise » ? Non, mais c’est (...)

  • Cuba : la dangereuse « voie chinoise » (I)

    Guillermo Almeyra 22 mai 2014

    De l’assaut contre la caserne Moncada jusqu’à l’entrée à La Havane et l’instauration du gouvernement des « barbudos » (les barbus, NdT), la Révolution cubaine fut une révolution de la jeunesse pour la démocratie sociale, pour en finir avec le « temps mort » et garantir du pain et du travail pour tous. Elle s’est appuyée sur la mobilisation et la participation à la lutte politique, syndicale et armée de la meilleure et de la plus pauvre partie du pays.
    Cette partie de la population avait été préalablement politisée par l’expérience du radicalisme anti-impérialiste de Guiteras (leader étudiant nationaliste et révolutionnaire, assassiné en 1935, NdT). Elle était en outre traversée par lutte idéologique livrée (...)

  • Il est encore possible d’éviter le capitalisme à Cuba

    Guillermo Almeyra 14 décembre 2013

    Le communiste et ex-diplomate cubain Pedro Campos a raison quand il dit que le sens profond de la politique économico-sociale cubaine actuelle s’exprime dans le projet de Code du Travail, présenté par la direction de la Centrale Ouvrière comme une imposition, sans discussion préalable avec la base, et dont le contenu augmente le pouvoir des patrons, des gérants et des administrateurs et annule toute possibilité de contrôle ouvrier sur leurs décisions. Comme on s’en souviendra, c’est également la direction de cette centrale syndicale – qui est une courroie de transmission du gouvernement vers les salariés – qui, au lieu de défendre les travailleurs, leur a communiqué la décision des autorités de (...)

  • Dossier : Cuba à la croisée des chemins (II)

    Roger Burbach, Samuel Farber 29 juillet 2013

    Nous profitons de la fête nationale cubaine – le 26 juillet célèbre l’attaque de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba le 26 juillet 1953 qui peut être considéré comme le premier acte de la révolution cubaine – pour poursuivre notre série d’articles sur les choix politiques et économiques qui se discutent aujourd’hui à Cuba et qui influeront fortement sur l’avenir de l’île.
    Un printemps cubain ?
    Roger Burbach Cuba connait une période féconde d’expérimentations et de débats. Cela fait presque sept ans que Raúl Castro a remplacé son frère Fidel, d’abord comme président intérimaire en 2006 et ensuite comme président depuis 2008. Sous Raúl, le pays connaît une transformation progressive de l’économie tandis (...)

  • Entretien avec Leonardo Padura, auteur de « L’Homme qui aimait les chiens ».

    Antonio Cuesta, Leonardo Padura 21 juillet 2013

    « L’écrivain ne doit pas faire de concessions au lecteur pour pouvoir communiquer avec lui »
    Le Ve Festival de Littérature Ibéro-américaine d’Athènes (LEA) a offert cette année une clôture exceptionnelle en réunissant sur une scène deux des plus grands auteurs de polars contemporains ; le Cubain Leonardo Padura et le grec Petros Márkaris. Ce « duo de titans » a bien mis en lumière la distance littéraire qui existe, comme dans d’autres domaines, entre « les pays de la périphérie » et ceux du Nord, que ce soit dans sa version européenne ou nord-américaine.
    Márkaris (Istanbul, Turquie, 1937) est probablement l’auteur grec actuel le plus connu à l’échelle internationale grâce à sa série de romans dont le héros est (...)

  • Dossier : Cuba à la croisée des chemins (I)

    Guillermo Almeyra, Samuel Farber 23 juin 2013

    Cinquante ans après la proclamation du « socialisme », Cuba est à un tournant de son histoire. C’est l’occasion pour nous de soumettre deux articles revenant de manière critique sur l’expérience de ces cinq décennies et amorçant la réflexion sur l’avenir.
    La révolution cubaine à la croisée des chemins
    Guillermo Almeyra
    Pour le gouvernement cubain – et les partisans du dit « socialisme réel », c’est-à-dire du système économique, politique et social de l’ex Union soviétique et de celui des pays de l’Europe de l’Est, ou de la Chine et du Viet Nam - Cuba est socialiste depuis les années 60, quand Fidel Castro l’a déclaré par radio.
    C’était la réalité pour les ennemis de Cuba et du socialisme, c’est-à-dire les (...)

  • Cuba : 54 ans de Révolution

    Pablo Stefanoni 20 janvier 2013

    Le 1er janvier, la Révolution cubaine a fêté ses 54 ans. Cette révolution fut un événement qui a marqué plusieurs générations en Amérique latine et dans le monde. Une révolution qui s’est déroulée dans une île des Caraïbes – à quelques kilomètres à peine des Etats-Unis – et qui semblait capable de progresser avec un marxisme différent du « socialisme réel » ossifié qui prédominait dans l’URSS post-Staline, ce dernier étant mort quelques mois avant.
    Mais cette utopie d’un socialisme plus libertaire à duré peu de temps. Au début des années 1970, la soviétisation et une grisaille culturelle qui dura quinze ans mirent fin à l’hétérodoxie en alignant le pays sur celui du « socialisme réel » soviétique. Certes, comme (...)