, 8 mai 2013
La promotion de la grande industrie minière à ciel ouvert s’est installée ces dernières années parmi les gouvernements progressistes d’Argentine, de Bolivie, du Brésil, d’Equateur, d’Uruguay et de tant d’autres pays. C’est une stratégie qui, à première vue, est bien loin de ce qu’on pourrait attendre d’un gouvernement de gauche. Comment donc des progressistes peuvent-ils défendre ce type d’industrie ? Ces gouvernements invoquent depuis peu les penseurs classiques du socialisme. Selon certains, si Marx vivait à notre époque en Amérique latine, il serait en faveur de l’« extractivisme ». Voyons cela d’un peu plus près…
La promotion de l’extractivisme s’est généralisée parmi les forces progressistes (...)
2 mai 2013
Tant que le régime du salariat existera, les travailleurs seront exploités par les entreprises capitalistes ou par l’Etat en tant que capitaliste collectif. Ils devront donc se défendre des uns et de l’autre en tentant de vendre leur marchandise particulière, la force de travail, au prix le plus élevé et dans les meilleures conditions possibles. Pour ce faire, ils doivent s’unir en associations de producteurs de cette marchandise, autrement dit en syndicats de branche et d’industrie, pour peser plus sur le marché face à des capitalistes qui n’hésitent pas à former des monopoles.
Les syndicats sont donc, d’une part, une école élémentaire d’union et de solidarité de classe face aux capitalistes et à (...)
, , 28 mars 2013
La mort du président Chavez a ouvert un intense débat sur son bilan et sur l’avenir du « processus bolivarien ». Tandis que les médias dominants ont accumulé les caricatures, à gauche, certains hommages ont versé dans un culte acritique de la personnalité fort peu compatible avec le socialisme. La disparition de Chavez ouvre également un scénario de transition incertain au Venezuela, dont la première étape est marquée par les prochaines élections du 14 avril. Si la majorité du peuple vénézuélien a clairement exprimé son soutien et sa volonté de poursuivre le processus en cours, les divisions et les contradictions au sein des différents courants chavistes risquent, en l’absence du dirigeant unificateur, de (...)
17 mars 2013
La hiérarchie du Vatican a posé ses yeux sur l’Amérique du sud, la région où elle a (littéralement) combattu à mort les théologiens de la libération. Alignée sur les puissants, ce qui ne l’empêche pas d’attirer les pauvres de manière populiste, elle est en train de se positionner face à l’intégration régionale et aux gouvernements progressistes.
« Le pire qui pourrait arriver à l’Amérique latine serait l’élection d’un pape venant de cette région » écrivait le journaliste Martin Granovsky quelques heures avant que les cardinaux désignent Jorge Bergoglio pour occuper le siège papal. Dans la mesure où les progressistes ont été balayés dans les hiérarchies écclésiastiques, le journaliste affirmait que si le nouveau (...)
20 février 2013
Les mouvements de base territoriaux, ruraux et urbains, composés par des indigènes et des afro-descendants, des paysans et des secteurs populaires, ont joué un rôle décisif dans la résistance contre le modèle néolibéral et pour sa perte de légitimité. C’est à partir de leurs territoires qu’ils ont lancé de formidables offensives qui ont ouvert des brèches dans le système des partis sur lequel repose la domination et ils ont modifié la scène géopolitique régionale. De manière directe ou indirecte, ils ont influés sur le local, le national, le régional et le global.
Ils ont joué et joueront encore à l’avenir un rôle décisif dans la construction d’un monde nouveau. Si ce monde, comme le signale Immanuel (...)
5 janvier 2013
Le 21 décembre 2012 a marqué le début d’un nouveau « baktun », une période de 394 années solaires selon la longue chronologie des Mayas, déterminée sur base de leurs connaissances sophistiquées en astronomie. A notre époque où la culture dominante banalise tout, ce moment s’est chargé de significations contradictoires ; pour certains, c’était la « fin du monde » (face au vide de sens actuel, l’apocalypse fait vendre), pour d’autres, le début d’une « nouvelle ère », ou encore simplement un moment de réflexion. Pour les peuples qui conservent encore une relation respectueuse avec la terre et l’environnement, le temps est bien plus qu’un comptage, il n’est pas linéaire, la mémoire collective et l’horizon collectif (...)
16 décembre 2012
Les gouvernements dits « progressistes » d’Amérique latine maintiennent des liens étroits avec le capital financier international et continuent d’appliquer des politiques néolibérales. Les Etats qu’ils tentent de diriger sont dans une grande mesure dépendants et dirigés par les impératifs du marché mondial de marchandises et de capitaux.
Ils exportent, par exemple, du pétrole, du bois, des produits minéraux, du soja et autres produits agricoles alimentaires à des prix fixés par d’autres, par de gigantesques oligopoles transnationaux, mêlés, dans le meilleur des cas, à quelques entreprises para-étatiques mixtes, comme Pétrobras (Brésil) ou YPF (Argentine). Les entreprises purement nationales comme PVDSA au (...)
9 novembre 2012
Des syndicats d’Amérique latine s’ajoutent également à la journée de mobilisation internationale du 14 novembre. La Confédération Syndicale des Travailleurs des Amériques (CSA), composée de 53 organisations de 23 pays représentants plus de 50 millions de travailleurs, veut exprimer ainsi sa solidarité avec le syndicalisme européen et son rejet des politiques d’austérité.
« Avec la grève en Europe, ce sont des choix politiques fondamentaux qui sont en jeu. Le syndicalisme dans les Amériques doit être présent le 14 novembre. Si c’est la droite qui triomphe avec sa politiques de coupes sociales et de réduction des droits du travail, cela aura des conséquences négatives inévitables pour les Amériques », (...)
26 septembre 2012
1. Il n’y a pas d’Amérique latine homogène, mais bien diverses régions très différentes entre elles tout en étant unies par une histoire, une culture commune et par leur problème commun de dépendance à l’égard de l’impérialisme étatsunien qui a fait de cette zone son « arrière cour ». Il n’existe donc pas non plus une catégorie spéciale, homogène, de « gouvernements progressistes » car ces derniers sont les fruits d’une série de rapports de forces particuliers entre les principales classes de ces différents pays d’une part et le capital financier et l’impérialisme d’autre part. Il s’agit de relations spécifiques qui dépendent étroitement de l’histoire, de la densité sociale et de la culture de chaque pays. Ces (...)