Un appel de soutien à Syriza très sélectif (suite)

Jean Peltier 13 février 2015

Dans l’article Grèce (4) : Syriza aux portes du pouvoir - Déjà un impact dans la gauche européenne et belge publié le 22 janvier sur ce site, nous évoquions la publication d’une déclaration de solidarité « Nous souhaitons la victoire de Syriza aux élections du 25 janvier », lancée par « un collectif d’acteurs issus de milieux universitaires, politiques, de mouvements syndicalistes et citoyens de tous horizons » et publiée par le journal Le Soir.

Ces acteurs étaient largement représentatifs de deux courants de la gauche belge francophone actuelle, présentés, avec un peu d’humour, comme la « gauche réformiste orpheline d’un PS qui n’est même plus réformiste » et la « gauche un peu plus radicale sans être de rupture anticapitaliste et de mobilisation militante ».

Nous nous étonnions de l’absence dans ce panel du PTB et des organisations de la gauche radicale.

Un camarade de la LCR a réagi à la lecture de cet article et nous a écrit :

« J’ai lu ton article sur Avanti, et j’en profite pour apporter une précision non-négligeable : la LCR a été tout simplement tenue à l’écart de cette fameuse carte blanche. Nous n’avons reçu ni de VEGA, ni de qui que ce soit, la simple proposition de signer.

Cela alors que la LCR prenait l’initiative de convoquer toute la gauche radicale à une manif unitaire à Bruxelles. Plusieurs membres de la direction l’auraient signé, avec accord de l’organisation, s’ils en avaient eu l’occasion. »

Cette amicale précision permet de montrer deux choses.

D’abord que certains (et même beaucoup !) à gauche aimeraient énormément bénéficier en Belgique du prestige (et du soutien électoral) que Syriza s’est construit en Grèce… mais souhaiteraient y arriver sans s’embarrasser des organisations de la gauche radicale qui ont contribué pendant des années (et continuent encore aujourd’hui) à construire et développer Syriza.

Mais aussi que la LCR n’aurait eu aucun problème à signer un appel de soutien total à Syriza qui, ne disant pas un mot de l’importance cruciale des mobilisations de travailleurs pour faire face à la bourgeoisie grecque et aux institutions de l’UE, laisse ainsi entendre que la sortie des politiques d’austérité peut se décider et se mener dans la seule enceinte des parlements (grec et européen). Une position qui n’étonne pas venant des signataires de l’appel mais qui surprend un peu venant de la LCR…