Socialistes Révolutionnaires 9 février 2013

Dans un discours qui est passé des menaces à l’incitation au meurtre, le dictateur Mohammed Morsi nous a montré cette nuit son visage le plus affreux. Dans son intervention, il a rendu hommage à la conduite de la police et de l’armée alors que leurs mains sont encore tachées du sang de dizaines d’Egyptiens morts et blessés dans tout le pays au cours des deux derniers jours. Ces crimes sont la conséquence des directives de Morsi – ses instructions pour protéger son trône, son régime et son parti.

Avec sa déclaration, Morsi a déclaré la guerre aux Egyptiens et a décrété l’état de siège et le couvre-feu, d’abord dans les villes héroïques du Canal de Suez. Lui et son cercle intime admettent qu’il sera impossible d’imposer le couvre-feu, mais ce sera la justification pour faire couler encore plus sang et arrêter des milliers de manifestants dans les jours qui viennent. La haine populaire a explosé dans les trois villes (Port Saïd, Ismaïlia et Suez, NdT), où la population est sortie dans la rue pour les funérailles des martyrs.

Morsi occulte délibérément toutes les véritables raisons qui sont derrière le soulèvement de l’anniversaire de la révolution, comme l’absence de justice pour les martyrs. Morsi avait préalablement déclaré qu’il garantirait cette justice, mais il a menti et trompé la nation. Il ignore l’absence de justice sociale, qui est le résultat des politiques de son gouvernement épuisé. Tandis qu’il sollicite des prêts du Fonds Monétaire International et garantit les intérêts des patrons de Moubarak, il ne fait rien fait contre la montée des prix des produits de base, il a échoué à l’heure de légiférer pour un salaire juste, maximum et minimum, et il s’est refusé à récupérer la richesse volée au peuple.

Les familles de Port Saïd se sont mobilisées pour rejeter les sentences du tribunal, dont les failles avaient pourtant été auparavant remises en question par Morsi et les Frères Musulmans devant le Tribunal constitutionnel par crainte d’un jugement contre leurs intérêts. Après une réunion avec une délégation militaire des Etats-Unis dans la matinée du 29 janvier, au cours de laquelle il a garantit la sécurité du Canal de Suez, Morsi et les chefs de son armée ont reçu le feu vert de leurs maîtres à Washington pour imposer cette punition collective.

Mais Suez, qui avait initié la révolution qui a renversé Moubarak, la révolution qui – malheureusement – a placé Morsi à sa place au pouvoir, va exploser à nouveau. Suez et Port Saïd et toutes les villes d’Egypte sont un volcan de haine révolutionnaire où des milliers de personnes sont sorties dans les rues à peine quelques minutes après son discours stupide, pour défier l’état d’urgence et le couvre-feu, son armée et sa police, fermes dans leur volonté révolutionnaire.

Les gens ne vont pas répondre aux mensonges de Morsi et des Frères sur la stabilité et la sécurité. L’unique stabilisé qui intéresse Morsi est celle touche à son pouvoir et son unique sécurité est celle de pouvoir voler impunément le bien être des personnes. A l’image des travailleurs des navires porte-conteneurs, par exemple, en solidarité avec le mouvement populaire, nous lançons un appel à la grève aux travailleurs du Canal, des ports et des entreprises dans les villes du Canal de Suez. Nous lançons un appel à tout le peuple de la nation à s’unir en solidarité avec les villes du Canal qui s’opposent aux attaques de ce nouveau Pharaon et des Frères.

Nous demandons aux jeunes des partis et des regroupements politiques de défier et de condamner toute direction qui accepte le dialogue avec ce régime meurtrier qui agit à l’ombre de l’état d’urgence. Comment peut-on négocier avec un régime qui tue les gens et menace que le pire est encore à venir ?

Nous lançons un appel au peuple pour travailler ensemble dans chaque rue, dans chaque usine et dans chaque village, dans chaque mosquée et église, dans chaque université et école, pour dénoncer ce régime sanguinaire. Car il s’agit de la véritable bataille, la véritable et difficile voie pour le changement dans lequel nous croyons – le changement par les masses. Ce changement ne viendra pas par des débats à la télévision par satellite ou par la violence individuelle aventuriste, qui fait plus de tort et décourage plus qu’elle n’aide.

Gloire aux martyrs ! Victoire de la Révolution ! Pouvoir et bien être pour le peuple !

Les Socialistes Révolutionnaires d’Egypte
29 janvier 2013

Source : http://www.sinpermiso.info/textos/index.php?id=5653
Traduction française pour Avanti4.be