15 janvier 2014
ANTARSYA (coalition de la gauche anticapitaliste et révolutionnaire grecque) a appelé à une manifestation contre la présidence grecque de l’UE. Cette manifestation, interdite par le pouvoir et réprimée au moyen d’un impressionnant dispositif policier, a néanmoins réuni plusieurs centaines de personnes (plusieurs milliers selon le communiqué d’ANTARYSA) dans le centre d’Athènes. Un des dirigeants de la coalition et syndicaliste de l’ADEDY a été arrêté. Cette arrestation et la brutale interdiction de la manifestation a été largement condamnée, y compris par SYRIZA qui toutefois n’a pas appelé à manifester, Alexis Tsipras boycottant également la fête officielle de lancement de la présidence grecque. Ci-dessous le tract d’appel à la manifestation.
La prise en charge par la Grèce de la présidence de l’UE à partir du 01.01.14 marque l’escalade des attaques et des malheurs pour les travailleurs tant en Grèce qu’en Europe. Malgré les grandes proclamations et les « injections d’espoir » de Samaras et Venizelos selon lesquelles « le plus dur est passé », la politique de l’UE et les priorités de la présidence grecque démontrent le contraire. Leurs priorités, selon leurs déclarations, sont :
1) Le renforcement de la « compétitivité » des multinationales de l’UE dans la perspective de « l’ajustement des salaires » avec les « concurrents de l’UE », c’est-à-dire la Chine, l’Inde, le Brésil, etc.
2) le « renforcement de l’intégration financière et bancaire », ce qui veut dire l’imposition de mesures draconiennes d’austérité barbare, le démantèlement des biens publics dans toute l’Europe et la tutelle cruelle de l’UE pour l’imposer.
3) le « renforcement de la politique de défense », c’est-à-dire avant tout la poursuite de la militarisation de l’UE et des interventions impérialistes dans notre région, dont Samaras a vanté la multiplication.
4) Le renforcement de l’hystérie raciste et anti-immigrée via le renforcement de structures de type Frontex, ce qui signifie de nouveaux Lampedusa, renforcement du racisme et du fascisme.
En quatre années de luttes du peuple grec contre le tourbillon des mémorandums, avec 1,5 millions de chômeurs, la destruction de toute idée de droit du travail, l’écrasement des salaires et des pensions dans des proportions de 40-50%, la transformation de l’ensemble du pays en « zone économique spéciale » d’exploitation incontrôlable de la richesse produite par le grand capital local et étranger, il a été clairement révélé que l’UE constitue un appareil totalement ennemi des intérêts des peuples. Deux des trois membres de la Troïka, qui est la cause de toute cette misère avec les gouvernements grecs, représentent des institutions de l’UE, la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne. L’UE est un organe des multinationales et des banques qui cherchent à conduire les peuples d’Europe à la plus brutale exploitation, à faire porter leur crise sur le dos des travailleurs.
Ancrés dans l’indignation et les luttes de la classe ouvrière et de notre peuple et de tous les peuples d’Europe, nous POUVONS ET NOUS DEVONS LES EN EMPECHER !
Comme premier pas dans cette direction ANTARSYA appelle toutes les forces militantes du mouvement ouvrier et populaire et la gauche à une manifestation le 8 janvier, jour officiel de la prise en charge par la Grèce de la présidence de l’UE pour opposer au gouvernement et à l’UE un vaste front de lutte populaire, pour le renversement général de leurs plans anti-populaires dans la période cruciale de la présidence grecque.
Pour que 2014 devienne une année de contre-attaque et d’espoir.
Source : http://www.socialinfogr.blogspot.gr/2014/01/appel-dantarsya-contre-la-presidence.html#more