4 septembre 2013
Dans le cadre des principes qui guident notre mouvement au niveau mondial, de la solidarité de classe et de l’internationalisme, nous, organisations paysannes, indigènes, de pêcheurs, de femmes et de salariés agricoles qui composons La Via Campesina, nous exprimons notre soutien aux près de 200.000 paysans, paysannes, transporteurs et mineurs qui se mobilisent depuis 10 jours dans la Grève Nationale Agraire et Populaire organisée par les secteurs paysans et populaires en Colombie.
La Grève Nationale Agraire et Populaire qui a commencée le 19 août dernier a comme cadre le refus du président colombien Juan Manuel Santos d’entamer des négociations avec les mouvements sociaux afin de surmonter la grave crise qui affecte la campagne. Une crise qui est principalement due aux politiques néolibérales telles que l’approbation et l’application des Traités de Libre Echange (TLE).
Les principales conséquences de la signature de ces traités par l’Etat colombien sont mises en évidence par le haut niveau de concentration des terres, la dépossession des paysans et des paysannes de leurs terres, la violation systématique de leurs droits et l’aggravation de la violence exercée par les forces de l’ordre qui criminalisent la protestation sociale. C’est aussi le renforcement d’un modèle d’exploitation minière qui favorise les grandes multinationales et qui appauvrit encore plus la paysannerie. Et cela dans un pays si riche mais où 8 millions de personnes souffrent de la faim – selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO).
Dans ce sens, il est lamentable que malgré cette grande mobilisation de la Grève Nationale Agraire et Populaire, le président Santos affirme « que la grève nationale agraire n’existe pas » alors qu’il y a des millions de personnes dans les rues, au moins 4 morts, des personnes emprisonnées, des routes bloquées et un vaste déploiement policier. Nous considérons que cette attitude rend impossible le dialogue et affaibli l’exercice de la démocratie.
Dans ce contexte, en tant que Via Campesina nous exigeons :
Conscients de l’importance de concrétiser la paix et la démocratie en Colombien, nous affirmons qu’il est indispensable de transformer la structure économique et politique du pays, une revendication que le peuple et les organisations sociales colombienne exigent historiquement et que les gouvernements successifs n’ont pas écoutée. Il est temps de négocier à égalité de conditions et avec un agenda clair qui exprime la lutte et les rêves de tous les secteurs de la société.
Dans ce contexte, et avec la volonté d’articuler les expressions de solidarité avec la lutte paysanne en Colombie, nous lançons un appel international pour que les organisations de la Via Campesina au niveau mondial, ses alliés et organisations amies, se manifestent en faveur de la juste protestation de la population colombienne.
Globalisons la lutte, globalisons l’espérance !
Signataires :
La Via Campesina
CLOC- Via Campesina
Marche Mondiale des Femmes
Alliance pour la Souveraineté Alimentaire des Peuples d’Amérique Latine et des Caraïbes
ATALC -Amis de la Terra Amérique Latine et des Caraïbes
Mouvement de Jeunesse Kuna
Conseils International des Traités Indiens
Source :
http://viacampesina.org/es/index.php/temas-principales-mainmenu-27/derechos-humanos-mainmenu-40/1864-llamado-de-solidaridad-internacional-con-el-paro-nacional-agrario-y-popular-en-colombia
Traduction française pour Avanti4.be