Guillermo Almeyra

  • Coupe du Monde : Du « pain et des jeux »... mais sans pain et en payant les jeux !

    Guillermo Almeyra 16 juin 2014

    Dans la Rome antique, les classes dominantes distribuaient du pain à la plèbe pour la tenir tranquille et lui offraient des jeux de cirque et des spectacles cruels de gladiateurs, de massacres collectifs ou de courses de chars, où les spectateurs pouvaient se défouler de leur haine réprimée. Ils soutenaient le char opposé à l’équipe de l’empereur, en s’opposant ainsi à lui mais d’une manière inoffensive. Celui qui offrait le spectacle gratuitement obtenait en échange popularité et prestige.
    Le capitalisme actuel sait utiliser l’industrie du spectacle comme instrument pour la domination. Tel est le rôle en rien ingénu de l’industrie cinématographique et de la télévision étasuniennes, qui renforcent et (...)

  • Cuba : la dangereuse « voie chinoise » (II)

    Guillermo Almeyra 6 juin 2014

    La participation active des travailleurs cubains pourrait-elle être effectivement une alternative immédiate et urgente à la « voie chinoise » ? Au parti unique bureaucratisé et fusionné avec l’Etat qui dirige la marche forcée vers la soumission au marché et le développement de grandes inégalités sociales ? Cela est possible, et vaut la peine d’être essayé parce que la « voie chinoise » amènera inévitablement, par sa dynamique propre, la transformation de Cuba en semi-colonie dépendante des investissements et des marchés des pays impérialistes.
    Cuba a-t-elle assez de main d’œuvre jeune, productive, et une production agro-alimentaire suffisante que pour éviter cette terrible « voie chinoise » ? Non, mais c’est (...)

  • Cuba : la dangereuse « voie chinoise » (I)

    Guillermo Almeyra 22 mai 2014

    De l’assaut contre la caserne Moncada jusqu’à l’entrée à La Havane et l’instauration du gouvernement des « barbudos » (les barbus, NdT), la Révolution cubaine fut une révolution de la jeunesse pour la démocratie sociale, pour en finir avec le « temps mort » et garantir du pain et du travail pour tous. Elle s’est appuyée sur la mobilisation et la participation à la lutte politique, syndicale et armée de la meilleure et de la plus pauvre partie du pays.
    Cette partie de la population avait été préalablement politisée par l’expérience du radicalisme anti-impérialiste de Guiteras (leader étudiant nationaliste et révolutionnaire, assassiné en 1935, NdT). Elle était en outre traversée par lutte idéologique livrée (...)

  • Les travailleurs et l’impérialisme

    Guillermo Almeyra 10 mai 2014

    Celui qui veut éviter d’être esclave doit avoir l’esprit lucide et essayer d’évaluer avec justesse le rapport de force social ainsi que les points faibles et les contradictions du capitalisme mondial. Pour ce faire, et dans les limites de cet article, je vais tenter de résumer de manière schématique les traits principaux de la situation politico-économique mondiale actuelle.
    La Chine est la première puissance commerciale de la planète (elle vient de dépasser les Etats-Unis), mais elle est militairement et politiquement faible. Elle est le principal soutien du dollar et donc de l’hégémonie des Etats-Unis, avec ses investissements et ses achats de bons étasuniens. En outre, c’est un pays capitaliste (...)

  • L’Ukraine en évolution

    Guillermo Almeyra 22 avril 2014

    Le conflit interne en Ukraine et entre la Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne évolue continuellement et rapidement dans des directions parfois contradictoires du fait de la variété et de la complexité de ses éléments.
    En effet, en Ukraine même, la tentative interrompue de révolution démocratique et anti-oligarchique dans sa partie occidentale se superpose à la volonté d’intégrer l’Ukraine à l’OTAN. Cela fait des années que les Etats-Unis et leurs alliés de l’Union européenne repoussent sans cesse la frontière de l’Alliance vers l’est, ce qui menace et affaibli la Russie.
    Rappelons que le président déchu Yanukovitch avait initialement affronté une révolte démocratique dans laquelle se mélèrent (...)

  • Venezuela : Avancer ou reculer vers l’abîme

    Guillermo Almeyra 7 avril 2014

    L’aile la plus extrémiste de l’opposition vénézuélienne, soutenue par les Etats-Unis et par la droite colombienne, veut renverser dans les rues, par le terrorisme et par la violence le gouvernement constitutionnel élu démocratiquement. Mais il est absolument correct de lutter pour la paix et faire pour cela quelques concessions au secteur de la droite qui, pour le moment, ne fait pas le choix d’un coup d’Etat ou d’une guerre civile car il espère diviser les militaires qui soutiennent le gouvernement de Nicolás Maduro et isoler son gouvernement en érodant sa base sociale populaire.
    Mais la question est principale est la suivante : quel type de paix veut-on ? Et avec quelles concessions et combien en (...)

  • La Russie, les Etats-Unis et l’Union européenne attisent le chaos en Ukraine

    Guillermo Almeyra 27 mars 2014

    Depuis l’effondrement de l’ex-Union soviétique, les gouvernements des Etats-Unis ont cherché à redimensionner le pouvoir russe et à enserrer Moscou à l’intérieur d’un réseau de bases agressives à ses frontières, notamment en élargissant sans cesse l’OTAN vers l’orient. La Russie, on s’en souvient, avait déjà réagi quand les Etats-Unis et l’OTAN tentèrent de s’installer en Géorgie, dans le Caucase, sur la route des républiques riches en hydrocarbures qui tournent dans l’orbite de Moscou. Aujourd’hui, elle réagi à nouveau quand, à travers la tentative de lier l’Ukraine à l’Union européenne, la Maison Blanche souhaite étendre le rayon d’action de l’OTAN vers l’est et fermer l’accès à la Méditerranée à la flotte russe (...)

  • Un an après la mort de Chávez : Où va le Venezuela ?

    Guillermo Almeyra 5 mars 2014

    Selon le gouvernement et ses porte-paroles étrangers, le Venezuela est actuellement confronté à une tentative de coup d’Etat fasciste et pro-impérialiste. Selon les conservateurs du monde entier et la presse du grand capital, nous sommes face à de légitimes protestations démocratiques de masse durement réprimées par une « dictature » socialiste. La réalité est autre.
    Un coup d’Etat est impossible du fait que les forces armées – y compris leur secteur le plus conservateur et les militaires intégrés à la « bolibourgeoisie » - appuient la dite « révolution bolivarienne », autrement dit un projet nationaliste et redistributif ayant le soutien populaire. C’est un capitalisme d’Etat qui repose sur la rente (...)

  • Sur les milices d’autodéfense au Mexique

    Guillermo Almeyra 24 février 2014

    Certains pensent que les travailleurs sont une masse inerte, incapable de s’organiser, de penser et de décider par elle-même sur son propre avenir. Par conséquent, face à chaque mouvement social qu’ils ne peuvent comprendre ni prévoir, ceux là cherchent toujours des manipulateurs ou des instigateurs étrangers.
    A leurs yeux, les milices d’autodéfense du Michoacan (Etat fédéré mexicain où des populations locales organisent des milices armées contre les bandes de narcotrafiquants et l’incurie des forces répressives corrompues et souvent complices du monde du crime organisé, NdT) ne sont qu’un bloc unique, complètement homogène et elles répondent à une manœuvre du président Peña Nieto et du général colombien (...)

  • Mexique, vingt ans après la rébellion zapatiste : défis économiques et politiques

    Alejandro Nadal, Guillermo Almeyra 15 janvier 2014

    De la fraude électorale du candidat présidentiel Carlos Salinas de Gortari en 1988 et l’imposition de politiques néolibérales - qui ont détruit le monde rural mexicain, accéléré brutalement l’émigration et rendu le Mexique totalement dépendant de l’importation d’aliments payés par le pétrole - jusqu’aux scandales de corruption, les dizaines de milliers d’assassinés et de disparus et la fraude massive lors des élections successives des gouvernements PRI-PAN (1) et de leurs partis satellites (dont le PRD (2)) ; l’oligarchie liée au capital financier international applique un seul plan. Ce plan, c’est la destruction de la souveraineté et de l’indépendance même du pays, ainsi que de toutes les conquêtes sociales (...)