Ataulfo Riera

  • PTB : Du passé faisons table rase ?

    Ataulfo Riera 9 mai 2014

    La campagne électorale des listes « PTB-go ! » semble cartonner et la dynamique est bien réelle. Si les sondages — qui créditent le PTB-go ! de 6 à 9% d’intentions de vote — ne sont pas vraiment des instruments d’évaluation fiables, ils indiquent néanmoins une nette progression. Les meetings du PTB-go ! sont en tous les cas bien remplis ; sa présence dans les médias est quasi quotidienne ; des dizaines de « personnalités » progressistes de tous bords soutiennent ses listes et le PTB percole (même si c’est souvent involontairement !) avec les divisions internes à la bureaucratie syndicale et parmi les militants par rapport aux liens étroits unissant les sommets de la FGTB et le PS.
    Tout en ne niant pas (...)

  • Il y a 80 ans : La chute de Vienne la Rouge

    Ataulfo Riera, Charles Heimberg 14 février 2014

    Le mois de février 1934 fut un moment crucial dans l’histoire du mouvement ouvrier. Un peu plus d’un an s’était écoulé depuis la résistible ascension d’Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne. Les gravissimes erreurs des partis communistes stalinisés et des sociaux-démocrates avaient laissé le champ libre à une offensive réactionnaire qui s’est articulée à l’échelle européenne. En Autriche, le parti chrétien bourgeois du chancelier Dolfuss s’était étroitement lié à l’Italie mussolinienne et était de plus en plus engagé sur la voie d’un véritable « austro-fascisme » - ou « catho-fascisme », car fortement teinté de cléricalisme réactionnaire. (1)
    Le 12 février 1934, face à de nouvelles perquisitions et des arrestations (...)

  • 2014 : La gauche en débat (I). Remarques critiques sur l’évolution récente de la LCR vis-à-vis du PTB

    Ataulfo Riera 1er décembre 2013

    Alors que les « méga-élections » de 2014 approchent à grand pas, l’état et l’avenir de la gauche radicale et anticapitaliste en Belgique offrent une image contrastée entre, d’une part, une balkanisation poussée de petites formations anciennes (PC, LCR, PSL, LCT…) ou plus récentes (Vega, MG, Rassemblement R…) et, d’autre part, un PTB de plus en plus hégémonique et probablement en passe de réussir son pari d’obtenir un ou deux parlementaires. Le tout avec comme toile de fond une crise continue du capitalisme, de graves reculs sociaux savamment distillés et une passivité quasi-totale des sommets syndicaux face à une social-démocratie prête à jouer à nouveau la carte du « moindre mal » et du « barrage contre le (...)

  • La Syrie, le mouvement anti-guerre et la gauche : combien de divisions ?

    Ataulfo Riera 15 septembre 2013

    Le risque d’une intervention militaire impérialiste directe en Syrie semble clairement s’estomper. Les différentes puissances s’accordent sur la question d’un contrôle international et d’une destruction des armes chimiques syriennes. Tout le monde semble en sortir gagnant : Assad a évidement tout intérêt à gagner du temps et à redorer son blason en exprimant sa disposition à accepter un tel contrôle. Alors que Poutine est l’un des principaux responsables du drame syrien, sa manœuvre diplomatique lui permet d’apparaître comme celui qui a évité in extremis une escalade militaire, tout en sauvant la face de l’impérialisme étasunien. Obama peut en effet se prévaloir que sa fermeté a été « payante », mais il (...)

  • Vers un rassemblement politique à la gauche du PS et d’Ecolo ?

    Ataulfo Riera 21 avril 2013

    A l’occasion du 1er Mai 2012, le secrétaire régional de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, Daniel Piron, lançait un appel en faveur de la création d’un parti anticapitaliste ou d’un rassemblement politique à gauche du PS et d’Ecolo qui, face à la crise et à l’austérité, serait capable de représenter les intérêts de la classe travailleuse. Une journée de réflexion se tient ce 27 avril à Charleroi dans le prolongement de cet appel.
    Près d’un an après, le bilan de cet appel est à la fois maigre et significatif. Maigre parce qu’il n’a pas suscité un engouement débridé dans les rangs du reste de la FGTB wallonne, ni chez les travailleurs en général. Mais significatif parce qu’il a par contre reçu un écho positif de la (...)

  • Il y a 45 ans : l’assassinat de Martin Luther King

    Ataulfo Riera 10 avril 2013

    Le 4 avril 1968, Martin Luther King, leader du mouvement pour l’émancipation des Noirs aux Etats-Unis, était assassiné à Memphis. 45 ans plus tard il reste, tout comme Malcolm X, l’un des principaux symboles d’une lutte toujours actuelle.
    Le 1er décembre 1955, dans l’Alabama, une femme noire refuse, comme le règlement l’y oblige, de céder sa place à un Blanc dans un autobus bondé. Elle est immédiatement arrêtée. Le 5 décembre, un dirigeant syndical noir décide d’organiser le boycott des transports en commun : un long combat s’engage qui, malgré la terreur exercée par le Ku-Klux-Klan, se soldera par la victoire. Au cours de ce combat, une personnalité se dégage : le pasteur Martin Luther King, alors âgé de 26 (...)

  • Caterpillar, ArcelorMittal, Ford Genk… : ça suffit !

    Ataulfo Riera 28 février 2013

    Le jour même où les représentants de la FGTB se rassoient sagement à la table de négociation avec le patronat après la promenade du 21 février dernier, la direction de Caterpillar annonce brutalement la suppression de plus de 1.500 emplois sur le site de Gosselies.
    On ne saurait imaginer une « coïncidence » et un symbole plus frappants. Symbole, d’abord, de l’arrogance patronale, de l’impunité avec laquelle une multinationale qui a réalisé plus de 4 milliards de bénéfices en 2012 se débarrasse des travailleurs comme des citrons que l’on jette après avoir été pressés jusqu’aux pépins. Symbole, ensuite, de la voie sans issue dans laquelle les organisations syndicales se sont embourbées en s’accrochant envers et (...)

  • Arcelor Mittal : « On n’est pas des criminels ! »

    Ataulfo Riera 10 février 2013

    Les travailleurs d’Arcelor Mittal poursuivent leur combat pour le maintien de l’emploi et pour l’avenir d’une sidérurgie intégrée à Liège. D’abord « assommés » par l’annonce de la direction voulant supprimer 1.300 postes de travail, ils se sont rapidement lancé dans la lutte et sont aujourd’hui déterminés et « gonflés à bloc » dans leur volonté de sauver leur outil et leurs emplois par l’expropriation de Mittal. Beaucoup de travailleurs se disent déterminés : « Et si on échoue, alors on fera payer à Mittal un maximum ».
    C’est sans nul doute cette détermination que les autorités veulent briser par une répression brutale, de même que pour montrer à l’opinion publique une image de « métallos casseurs » et pour isoler (...)

  • 21 février : Pour une mobilisation générale et pas une nouvelle mobilisation presse-bouton sans lendemain

    Ataulfo Riera 6 février 2013

    La direction de la FGTB vient de décider de quitter la table des négociations pour un nouvel Accord Interprofessionnel et d’organiser une « journée d’action » avec une mobilisation massive à Bruxelles, « pour le pouvoir d’achat des travailleurs, c’est-à-dire pour le maintien intégral de l’index, contre le gel des salaires, et pour une fiscalité plus juste et plus progressive. »
    Pour la FGTB, il est notamment inacceptable que le patronat veuille flexibiliser d’avantage le régime des heures supplémentaires (qui, du fait des précédentes reculades syndicales, sont effectivement déjà fort flexibles), tandis que le gouvernement tarde à appliquer la liaison des allocations sociales au bien-être tout en appliquant (...)

  • ArcelorMittal : L’expropriation, c’est maintenant !

    Ataulfo Riera 26 janvier 2013

    Il n’aura pas fallu attendre 4 mois après la mise à mort de la phase à chaud de la sidérurgie liégeoise pour que la phase à froid commence à subir le même sort. L’annonce brutale de la suppression de 1.300 emplois sur 2.100 dans le « froid », avec la fermeture de 7 sites sur 12, s’inscrit dans la pure logique financière d’une multinationale sans scrupule (pléonasme) qui a opté pour un recentrage stratégique de ses activités. Ceux qui ont la « chance » de rester ne sont que des condamnés en sursis.
    Les milliers de travailleurs et travailleuses concernés directement ou indirectement, leurs proches, leurs espoirs, l’activité économique d’une région et leur savoir faire, tout cela ne pèse pas lourd aux yeux de (...)