Alejandro Nadal

  • Emploi et formes de vie dans le capitalisme contemporain

    Alejandro Nadal 28 mai 2014

    Le capitalisme se nourrit du travail salarié et déclare une guerre sans pitié contre les formes de vie qui ne lui sont pas soumises. N’importe quelle figure existentielle qui n’est pas soumise aux nécessités de la valorisation du capital est un espace qui doit être conquis. Le capital n’a jamais respecté la notion de formes de vie en tant que mode alternatif d’existence et de développement. Pour le capitalisme, toute forme de vie n’est rien d’autre qu’un espace de rentabilité et doit être d’abord conquis et ensuite soumis au processus de valorisation (ou, si l’on préfère, à un processus d’exploitation).
    Il y a plus ou moins 30 ans l’économie mondiale a abandonné le schéma de l’Etat Providence et l’a (...)

  • Changement climatique : La pause ne contredit pas la tendance !

    Alejandro Nadal 22 avril 2014

    Ces dernières semaines, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié son 5e Rapport d’évaluation. Il s’agit de l’analyse la plus complète sur la question et elle est disponible dans son intégralité sur le site du GIEC. Mais cet événement se produit dans le contexte d’un débat intéressant sur la relation entre les gaz à effet de serre et le changement climatique.
    Ces 15 dernières années, l’augmentation de la température de la planète été plus lente que ce qui avait été pronostiqué. Pour bon nombre de personnes, particulièrement pour ceux qui réfutent l’évidence du réchauffement planétaire, ce freinage dans le thermomètre global serait la négation de tout ce qui a été dit sur le (...)

  • A propos d’une étude de la BCE : Trois leçons sur la crise en Europe

    Alejandro Nadal 29 mars 2014

    Le récit de la droite pour expliquer la crise en Europe a deux versants. Le premier considère que les gouvernements ont menés des dépenses irresponsables et que cela a débouché sur une crise de la dette souveraine. Le second insiste sur le fait que les « coûts salariaux élevés » dans les pays de la périphérie européenne ont provoqué la détérioration de leur compétitivité et entraîné un déficit insoutenable de leur balance courante (*) On suppose que cela a provoqué les déséquilibres structurels entre les économies ayant un excédent budgétaire et les pays déficitaires. Ces deux visions de la crise sont erronées, mais la droite insiste à les présenter comme une vérité absolue et les médias martèlement tellement (...)

  • Mexique, vingt ans après la rébellion zapatiste : défis économiques et politiques

    Alejandro Nadal, Guillermo Almeyra 15 janvier 2014

    De la fraude électorale du candidat présidentiel Carlos Salinas de Gortari en 1988 et l’imposition de politiques néolibérales - qui ont détruit le monde rural mexicain, accéléré brutalement l’émigration et rendu le Mexique totalement dépendant de l’importation d’aliments payés par le pétrole - jusqu’aux scandales de corruption, les dizaines de milliers d’assassinés et de disparus et la fraude massive lors des élections successives des gouvernements PRI-PAN (1) et de leurs partis satellites (dont le PRD (2)) ; l’oligarchie liée au capital financier international applique un seul plan. Ce plan, c’est la destruction de la souveraineté et de l’indépendance même du pays, ainsi que de toutes les conquêtes sociales (...)

  • Administrer le néolibéralisme : leçons du Brésil

    Alejandro Nadal 27 octobre 2013

    La gestion du néolibéralisme par des régimes de centre gauche est un exerce incommode. La rhétorique gouvernementale s’obstine à peindre en rose le cadre d’un progrès social dans un contexte de développement économique. Mais la logique du modèle néolibéral finit par annuler les succès qui peuvent être engrangés. Le néolibéralisme n’est pas fait pour promouvoir le développement social.
    Le mythe du « miracle économique » du Brésil a fait fureur ces dernières années. Son taux de croissance du PIB a dépassé la moyenne de l’Amérique latine et le développement des exportations lui a permis de maintenir une balance commerciale positive significative. En outre, l’augmentation des dépenses sociales lui a permis de réduire (...)

  • Inégalité, technologie et soif de plus-value

    Alejandro Nadal 5 juin 2013

    L’un des facteurs déterminants de la crise actuelle est l’inégalité économique qui a augmentée dans le monde au cours des quatre dernières décennies. La stagnation des salaires à conduit à l’endettement insoutenable des foyers pour maintenir le niveau de consommation. C’est cet endettement et les bulles spéculatives qui ont soutenu la demande et le processus d’accumulation du capital. Mais ce modèle de croissance économique s’est accompagné d’une instabilité croissante dans les principales économies capitalistes.
    Au vu de ce qui précède, une question clé concerne les causes de cette augmentation de l’inégalité. Dans les milieux académiques traditionnels, on a voulu trouver dans le changement technologique la (...)

  • Capital financier et changement climatique

    Alejandro Nadal 18 février 2013

    Les forces du capital financier rendront très difficile de freiner le changement climatique. Pour certains, la structure du secteur financier ne rendra pas facile la transition vers une économie à bas carbone. Mais le problème est plus grave : le système financier constitue en réalité un obstacle puissant pour prévenir la catastrophe dérivée du réchauffement global.
    Pour comprendre la portée de ce danger, il est important de rappeler quelques données. Actuellement, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère atteint les 394 parts par million (ppm). Le CO2 est le gaz à effet de serre le plus fréquent (mais il n’est pas le seul, ni le plus puissant). Les modèles de projection les plus (...)

  • Le monde de l’obésité dans le capitalisme tardif

    Alejandro Nadal 28 octobre 2012

    Il y a deux choses que les économies capitalistes savent faire, et elles le font très bien. L’une d’elles est de réaliser des économies d’échelles afin de réduire les coûts unitaires, ce qui s’obtient efficacement par des processus d’industrialisation. L’autre est d’obtenir des subventions, ce qui s’optimise quand on a plus pouvoir. Ces deux choses se sont combinées pour produire la crise de l’obésité aux Etats-Unis.
    En 2011, plus des deux tiers de la population des Etats-Unis souffrait de problèmes de surpoids ou d’obésité. Aujourd’hui, ce pays a le plus haut taux d’obésité au monde. Des données officielles révèlent que le pourcentage de personnes adultes ayant des problèmes d’obésité est passé de 13% en (...)