Etats-Unis : le retour du syndicalisme de classe

Megan Behrent 10 janvier 2013

En 2012, deux modèles de syndicalisme ont clairement été mis en évidence aux Etats-Unis. D’une part, les enseignants de Chicago ont démontré aux syndicalistes du monde entier que la grève est un bon outil de lutte pour obtenir des victoires et mettre un frein aux attaques patronales, tandis que les travailleurs de Wal-Mart se sont dressés contre le plus gros employeur de la planète. D’autre part, dans l’Indiana et dans le Michigan (véritable bastion syndical), les autorités ont imposé sans presque aucune contestation une législation anti-syndicale (« le droit au travail »).

Deux traditions dans l’histoire du mouvement ouvrier

Il existe aux Etats-Unis une tradition de lutte, de solidarité de classe, de mouvement social qui lutte pour la justice sociale. Cette tradition provient des IWW (Industrial Workers of the World) et des luttes qu’ils impulsèrent dans les années 1930. C’est cette tradition qui a construit les syndicats dans ce pays.

D’autre part, il y a le syndicalisme de collaboration, un syndicalisme de services et bureaucratique, dont la réaction face à la crise a été de participer à la négociation des concessions. Dans la période précédant les années 1930, il a lutté pour construire des syndicats « maison », se centrant plus sur les revendications professionnelles que sur la solidarité de classe. Pendant le boom économique de l’après guerre, quand il fut possible d’obtenir des augmentations salariales, il triompha. Mais après cette période, il fut tendanciellement marqué par une perte permanente d’adhérents et de force.

Ce qui est intéressant aujourd’hui c’est que, pour la première fois depuis des décennies, quand nous parlons d’une recomposition du mouvement ouvrier nous ne nous limitons plus à parler de ses défauts mais aussi, et surtout, de ses aspects positifs.

La récente grève des enseignants à Chicago est l’un des premiers exemples pratiques positifs du syndicalisme de classe ces dernières décennies. Un combat dans lequel les enseignants ont non seulement lutté pour défendre la survie de leur syndicat, menacé par les institutions, mais aussi pour des revendications de classe plus larges. Ce fut une grève en défense d’un système éducatif juste, contre les attaques aux professeurs, contre le harcèlement des syndicats et les politiques néolibérales qui, sous prétexte de « réforme », ont laminé nos écoles et nos communautés.

La grève des enseignants de Chicago a également revalidé la grève comme stratégie clé pour obtenir des victoires dans le monde du travail. De nombreux enseignants aux Etats-Unis n’avaient jamais mené de grève, sans parler d’obtenir une victoire, jusqu’à cette année. C’est pour cela que cette mobilisation est devenue historique. Dans tout le pays, les gens réfléchissent sur la manière d’imiter l’expérience de Chicago : comment organiser des syndicats démocratiques et militants qui dirigent des masses, capables de lutter et de vaincre.

Les grève de UPS en 1997 fut une grève victorieuse basée sur des revendications de classe générales telles que « Non au travail à temps partiel », mais la grève du syndicat des enseignants de Chicago (CTU) a une signification plus vaste. Non seulement par rapport à l’organisation de la grève elle-même, mais parce qu’elle s’est produite après la montée du mouvement Occupy Wall Street et la rébellion syndicale au Wisconsin. Des luttes qui ont servi à exprimer la profonde colère sociale qui existe dans ce pays et qui, bien qu’elles n’ont pas obtenu de victoires significatives et durables, ont démontré le potentiel existant de riposte aux politiques actuelles.

La grève de Chicago marque un tournant qui aura une suite : en ce moment même, les enseignants se préparent à livrer une autre bataille afin d’empêcher la fermeture d’écoles.

En même temps, nous avons pu voir la stimulante mobilisation des travailleurs et des travailleuses des magasins Wal-Mart, qui ont osé affronter ce qui semblait personnifier la Bête des grandes entreprises quant à la dégradation des conditions de vie de la classe ouvrière. Et ces dernières semaines, nous avons également assisté à la lutte des travailleurs du secteur de la restauration rapide à New York contre leurs patrons.

Le mouvement ouvrier se trouve dans une situation désespérée et lutte pour son existence. Et les luttes récentes nous offrent un exemple de ce qui est possible. Mais pour gagner, il est nécessaire de tirer les leçons de notre histoire, parce que ces enseignements sont fondamentaux pour les luttes du présent et de l’avenir.

Syndicalisme de lutte de classe contre syndicalisme corporatiste

L’expérience des enseignants de Chicago ne récupère pas seulement l’idée de la grève comme stratégie pour défendre nos syndicats, elle popularise aussi l’idée du syndicalisme pour la justice sociale en tant qu’élément fondamental de la recomposition du mouvement ouvrier. Pendant trop longtemps, les syndicalistes ont été diabolisés comme des ennemis de la classe ouvrière parce qu’ils jouissaient de salaires et de conditions de travail confortables à l’encontre des autres travailleurs.

Quand les 26.000 professeurs sont partis en grève contre le racisme et la ségrégation dans les écoles, contre les épreuves, la standardisation et la stérilisation de l’enseignement, pour une réduction du nombre d’élèves par classe et pour l’installation d’air conditionné, les gens (particulièrement les parents et les élèves) ont soutenu le CTU parce qu’ils ont vu dans la grève des enseignants une lutte pour la justice sociale et en défense de la qualité de l’éducation publique.

Bien que pour beaucoup ce type de syndicalisme semble nouveau, il fait en réalité partie d’une vielle tradition dans l’histoire des Etats-Unis. La revendication de la justice sociale n’est pas étrangère à l’action syndicale : les deux doivent avancer main dans la main.

L’intégration de la justice sociale dans l’action syndicale est cruciale. En partie parce que la première chose que l’on entend toujours quand les travailleurs font grève c’est que « ce sont des égoïstes » : s’il s’agit d’enseignants, parce que cela fait du tort aux élèves ; si ce sont des infirmières, parce que cela fait du tort aux patients ; dans le secteur du transport public, aux usagers… Le syndicalisme basé sur la justice sociale n’est pas un pis allé pour établir de meilleurs rapports avec les gens : il plonge ses racines dans l’intérêt des travailleurs et des travailleuses à lutter pour la justice sociale.

Cette question était très claire lors des premières luttes (au XIXe siècle) des enseignants qui contribuèrent à construire les syndicats dans ce pays. A cette époque, la garantie du poste de travail (qui est critiquée aujourd’hui aussi comme une arme des syndicats pour défendre des enseignants incompétents) s’est posée, entre autres choses, comme un droit des femmes.

A ses débuts, le mouvement syndical des enseignants avait de forts liens avec le mouvement des suffragettes. Dans un secteur majoritairement composé de femmes, on ne pouvait parler des droits des enseignants sans parler des droits des femmes. Pour comprendre le rapport entre les deux, il suffit de citer les arguments du Comité de l’école de Littleton dans le Massachusetts en 1849 (pour justifier l’engagement d’enseignantes) :

« Il semble que le Seigneur ait fait la femme particulièrement apte pour éduquer les enfants et il semble (…) une mauvaise politique de payer 20 ou 22 dollars mensuels à un homme pour enseigner aux enfants l’alphabet quand une femme peut réaliser le même travail de manière beaucoup plus efficace pour un tiers de ce prix. »

Sans la stabilité de l’emploi et les syndicats, les femmes seraient licenciées en se mariant ou en tombant enceintes. Mais les femmes célibataires et sans enfants ne sont pas plus épargnées : elles peuvent également être licenciées pour avoir porté des pantalons ou avoir fait la fête. Ces choses ne se sont pas seulement passées au XIXe siècle. Ma grand-mère, professeure d’économie au Texas, avait perdu son travail quand elle s’est mariée, ce qui était assez courant à son époque.

Ainsi donc, l’action syndicale et la défense des droits des femmes allaient de paire.

Quand on réalisa les premières tentatives pour organiser des syndicats à Chicago, Nicholas Murray Butler, qui fut président de l’Université de Columbia et qui travail dans le New Jersey Board of Education, critiqua les enseignantes parce que leurs « pernicieuses » activités syndicales faisaient du tort à la profession. Il se montra préoccupé par les « innocents » professeurs qui tombaient dans les griffes des syndicats où ils étaient obligés de supporter la « domination » des femmes dirigeantes.

Comme le décrit Marjorie Murphy dans son livre « Blackboard Unions : The AFT and the NEA », Buttler qualifia ces enseignantes « dénigrantes et rebelles envers l’autorité », qui « éduquent des enfants qui seront mécontents et eux aussi dénigrants et rebelles envers l’autorité, sans aucun respect pour la loi et l’ordre. »

Plus de cent ans ont passé et, il y a quelques mois, nous avons pu trouver des formules similaires dans les pages de l’illustre « New York Times ». L’éditorialiste Nicholas Kristof y a écrit ceci :

«  (cette lutte) n’est pas une lutte des travailleurs de la confection et d’avares barons patronaux. Dans la grève des enseignants de Chicago, la question centrale n’est pas ceux qui font la grève ni les responsables des centres, mais bien les 350.000 élèves. Défendant des éléments propres à un système obsolète et qui ne fonctionne pas, les syndicats sacrifient les élèves, faisant fi du principe du système éducatif de ‘séparés mais égaux’ ».

On peut également lire dans l’éditorial du « Time » intitulé « Chicago Teachers’ Folly » (La folie des enseignants de Chicago) que « la grève des enseignants n’a jamais été une bonne chose parce qu’elle va à l’encontre des élèves et de leurs familles ».

Dans ce même éditorial, on diabolise Karen Lewis, présidente de la CTU, tout comme on le faisait il y a cent avec Margaret Haley, dirigeante de la Chicago Teacher’s Federation et plus tard de la National Federation of Teachers. Le « Times » réduit la grève de la CTU à un « conflit personnel » et décrit Lewis comme une dirigeante qui « semble se délecter en détruisant le système scolaire (et) elle semble être plus intéressée à porter un préjudice politique au maire qu’à voir le problème se résoudre. »

C’est pour cela que la réponse donnée à ce type d’accusations par les organisateurs du syndicat radical des enseignants au XIXe siècle est encore d’actualité. Margaret Haley argumenta que la liberté des enfants ou des élèves : « ne peut seulement être garantie que par des enseignants libres (…). Pour les enseignants, cela signifie la liberté de prendre soin des enfants et les garanties matérielles pour le présent et le futur. En d’autres termes : salaires et pensions dignes, liberté pour éduquer les enfants comme des individus et pour ne pas les traiter comme une masse, autrement dit moins d’élèves par classe. Enfin, et ce n’est pas le moins important, les enseignants doivent être reconnus dans le système éducatif en tant qu’éducateurs. La tendance actuelle les relègue, comme dans les usines, à un rôle de main d’œuvre qui travaille à partir des ordres reçus d’en haut. »

Cela est tout aussi vrai aujourd’hui qu’il y a cent ans. C’est le même message que nous adresse Karen Lewis et la CTU quand ils font grève, non contre les enfants mais en leur faveur et en défense d’écoles dans lesquelles ils travaillent.

La tradition du syndicalisme de collaboration

Pour comprendre le pouvoir d’un syndicat fort dans une usine et jusqu’à quel point il a été miné ces dernières décennies, il faut lire le livre de Gregg Shotwell, « Autoworkers Under the Gun ».

Shotwell commence par raconter l’histoire de ses premiers jours de travail à General Motors, quand le contremaître récemment arrivé tenta de supprimer la pause café en ordonnant aux travailleurs qu’ils reprennent leur travail pendant qu’ils prenaient leur café. « Les travailleurs obéirent à cet ordre, mais en 30 minutes ils arrêtèrent toutes les machines de l’atelier et d’autres suivirent le mouvement. Le contremaître a appris la leçon et quand il revient le jour suivant, il se contente de saluer les gens en disant : ‘Bonjour monsieur’ ». Comme le raconte Shotwell : « L’atelier était notre territoire. Nous contrôlions les moyens de production parce que nous étions les maîtres. Cette action directe ne fut pas planifiée. Elle a surgit automatiquement, de manière naturelle. Pour nous, il s’agissait de ‘montrer au chef qui commande ici’. C’est ce que les vétérans m’ont appris sur le syndicalisme »

C’est une histoire surprenante parce qu’aujourd’hui, l’United Auto Workers (UAW) a été minée par la logique du syndicalisme corporatiste (l’autre tradition syndicale dans le mouvement ouvrier américain) qui s’est imposée dans les syndicats ces dernières décennies et qui, si elle continue à les dominer, pourrait conduire à leur extinction.

Fruit de cette dynamique de concessions sans limite, les conditions des travailleurs organisés dans l’UAW n’est pas très différente des autres. Chaque concession a été justifiée avec l’argument qu’il s’agissait de garantir les emplois des travailleurs syndiqués ; « se maintenir vivants pour lutter demain ». Mais l’UAW, qui comptait encore 1,5 millions d’affiliés en 1979, n’est plus aujourd’hui que son ombre. Même après une modeste croissance cette dernière année, elle ne compte plus que 380.000 affiliés. A General Motors, après 30 ans de concessions, 90% des postes de travail ont été perdus. S’il a jamais existé une stratégie désastreuse pour les travailleurs, c’est bien celle là.

Quelle est la logique de cette stratégie ? Jesse Hagopian et John Green l’expliquent de la manière suivante dans un chapitre de « Education an Capitalism » :

« Le principe sous-jacent de cette stratégie est celui de ‘l’association’, qu’on appelle parfois ‘collaboration’. D’après ce principe, les syndicats et les entreprises ont des intérêts communs et doivent ‘travailler ensemble’ pour favoriser ces intérêts. Pendant une récession, cela signifie que tous le monde doit se serrer la ceinture et ‘partager les sacrifices’. Dans les années d’aubaine, les profits seront partagés. Un vieux slogan des années 1950 et 1960 résume bien ce point de vue syndical : ‘Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l’Amérique’ ».

Nous avons récemment pu constater à quel point cet esprit de collaboration et de sacrifices partagés peut bien fonctionner après les désastres provoqués par l’ouragan Sandy. Les travailleurs des transports et les employés de Con Edison and Verizon furent félicités pour les efforts qu’ils ont réalisé jusqu’au moment où il a fallu comptabiliser les jours de congé. A ce moment là, l’esprit de solidarité s’est évaporé comme par enchantement. Les entreprises ont refusé de payer ceux qui, pour des raisons de santé, ne pouvaient travailler.

Dans ce modèle de syndicalisme, le plus important est la négociation entre les travailleurs et les employés. Et quand la négociation échoue, l’objectif est de trouver de meilleurs politiciens, de meilleurs patrons…

Quand j’ai commencé à enseigné il y a 13 ans, mon syndicat, l’United Federation of Teachers, ne faisait qu’attendre l’arrivé d’un nouveau maire avec lequel il pourrait travailler en commun. Au nom du pragmatisme, le syndicat établissait des alliances avec des politiciens et des directeurs qui l’amenèrent inévitablement à trahir la confiance de ses membres et de la communauté qu’il servait.

Bien qu’ils affirment que les travailleurs ne veulent pas collaborer à leur exploitation, ils évitent à tout prix les grèves. Et quand ils utilisent la menace de la grève, ce n’est pas tant pour intimider les patrons que les affiliés, qui n’ont pas confiance dans les dirigeants collaborationnistes pour diriger la lutte.

Dès que, inévitablement, la démoralisation conduit à la démobilisation, les dirigeants syndicaux en rejettent la faute sur la passivité des affiliés, incapables d’impulser une lutte militante. Ils mènent les travailleurs à la démoralisation, ils alimentent la passivité et la désorganisation, et ils se demandent ensuite pourquoi il est tellement difficile de mener les gens à la lutte, ce qu’ils utilisent souvent pour justifier leur stratégie de négociation.

La tradition de solidarité et de lutte

Le syndicalisme de lutte de classe, également appelé de justice sociale, ou syndicalisme de mouvement social, a une histoire très différente. Une tradition caractérisée par la lutte. Il est nécessaire d’apprendre d’elle. Comme l’expliquent Hagopian et Green :

« On part de l’idée élémentaire qu’ « Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre tous ». On part du fait que les intérêts des employeurs et des institutions actuelles sont opposés à ceux des travailleurs et des travailleuses et de la majorité de la population (…). ‘Syndicalisme de classe’ signifie que le pouvoir réside essentiellement dans les travailleurs, dans leur capacité à arrêter le travail et dans le fait que ce pouvoir peut être utilisé pour lutter en faveur d’un changement positif. »

Cette tradition syndicale a une longue et honorable histoire dans ce pays. Des dirigeants tels qu’Elizabeth Gurley Flynn et Big Bill Haywood de l’IWW furent, par exemple, à la tête de la grande grève des travailleurs du textile à Lawrence, Massachusetts (en 1912), que les syndicats professionnels ne voulurent pas mener.

Ils organisèrent une grève de plus de 14.000 ouvriers, majoritairement des femmes et des enfants, dont bon nombre d’immigrants qui représentaient au moins 25 nationalités et parlaient 45 langues différentes.

En 1930, le syndicalisme de lutte de classe donna naissance au Congress of Industrial Organizations (CIO), une nouvelle fédération de syndicats opposés au conservatisme, à l’étroitesse de vue et au racisme de l’American Federation of Labor (AFL).

Cette époque fut celle de l’apogée du mouvement syndical, une période de luttes syndicales sans précédent dans laquelle se détache la grève du transport à Minneapolis en 1934 et les grèves des travailleurs de l’automobile de General Motos à Flint, Michigan, en 1936-1937.

La grève de Minneapolis est l’un des meilleurs exemples pratiques du syndicalisme de lutte de classe. En 1934, une poignée de socialistes qui travaillaient dans les dépôts de charbon de la ville impulsèrent une campagne de syndicalisation qui s’acheva par ce qu’on a appelé la rébellion des transporteurs (« Teamster Rebellion »). A son sommet, la lutte des transporteurs fut suivie par 7.000 membres du syndicat Local 574 et par 50.000 autres travailleurs dans toute la ville de Minneapolis.

Les syndicalistes radicaux jouèrent un rôle important dans cette lutte, s’organisant de bas en haut avec une précision militaire. Leur priorité fondamentale était de faire confiance en la force de la base. Ils organisèrent un comité de grève dans un garage et les travailleurs, organisés en piquets, patrouillaient dans les rues de Minneapolis : des camions remplis de travailleurs se mettaient en mouvement au moindre signe de mouvement des briseurs de grève.

Les travailleurs organisèrent des cuisines populaires et leurs propres hôpitaux, ils se réunissaient toutes les nuits pour tenir les gens informés de la situation et adopter démocratiquement les décisions. Un comité de grève de 100 conducteurs fut élu, qui éditait un bulletin quotidien. Les seuls camions qui circulaient à Minneapolis le faisaient avec l’autorisation du syndicat.

En dépit de la violence policière, des arrestations massives, de l’imposition de la Loi Martiale et de la pression du gouvernement fédéral, les travailleurs sortirent finalement vainqueurs de cette lutte en obtenant le droit de se syndiquer. Ce fut l’heure de gloire du syndicalisme de classe.

Mais ce syndicalisme de classe n’a pas disparu dans les années 1930. Il constitue une tradition qui s’est poursuivie avec la vague des grèves sauvages dans les années 1970, la grève des livreurs de UPS en 1997 et la grève de Republic Windows&Doors à Chicago en 2008. Une tradition qui, cette année, vient d’être revitalisée par les enseignants de Chicago, les travailleurs précaires de Wal-Mart et ceux de la restauration rapide.

Megan Behrent est enseignante dans une école publique de New York et syndicaliste

Sourcehttp://socialistworker.org/2012/12/18/class-struggle-unionism-returns
Traduction française pour Avanti4.be : G. Cluseret