, 13 février 2015
Ces derniers mois ont vu la montée, puis l’entrée en crise, de Pegida, un mouvement contre l’immigration qui a commencé dans les régions sinistrées de l’ancienne Allemagne de l’Est où il a réussi à faire descendre plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues. Loin d’être une exception en Europe, ce mouvement témoigne de la montée générale d’un courant anti-immigré et anti-musulman. Heureusement, la crise actuelle de Pegida est aussi le résultat d’une forte réaction antiraciste et antifasciste. (Avanti)
Manuel Kelnerr
Depuis octobre 2014 se déroulent en Allemagne des manifestations contre « l’islamisation ». La première de taille à faire la "Une" des médias a été organisée par les « Hooligans gegen Salafisten » (HoGeSa, « Hooligans contre Salafistes ») avec 5.000 participants dans les rues de Cologne, alors que les contre-manifestants n’avaient pu rassembler que quelques centaines de personnes.
Après cela, c’est une initiative intitulée PEGIDA (“Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes” – "Européens patriotiques contre l’islamisation de l’Occident“) qui a pris le relais. Elle a été lancée à Dresde par un certain Lutz Bachmann qui est devenu son porte-parole. D’abord ce n’étaient que quelques centaines de personnes qui venaient aux « manifestations du lundi » dans cette ville de Saxe, dans l’est de l’Allemagne, qui criaient entre autres « Wir sind das Volk » (« Nous sommes le peuple »), allusion consciente aux manifestations de masse en 1989 contre le régime du SED (le parti "communiste" alors au pouvoir en Allemagne de l’Est). Puis, ce furent des milliers, et en mi-décembre elles étaient 15.000 (et même plus d’après certaines estimations). Face à elles, Il y avait à peu près 6.500 contre-manifestants.
L’initiative a été reprise dans d’autres villes et régions et le mouvement s’est vite trouvé au centre du débat politique public en Allemagne. Un certain nombre de politiciens comme la chancelière Angela Merkel se sont vite distancés de PEGIDA, mauvais pour l’image de l’Allemagne dans le monde. Mais beaucoup d’autres ont déclaré qu’il fallait « prendre au sérieux les soucis des gens ». Quels soucis ? Le chômage, la précarité, l’inégalité sociale de plus en plus grotesque, la destruction de nos bases naturelles de survie ? Non, le souci d’être inondé par un océan d’étrangers avec « prêcheurs de la haine » musulmans et terroristes islamistes à la clé…
Lutz Bachmann a publié une plate-forme (« Positionspapier der PEGIDA » [1]) en 19 points dont les points 1, 3 et 5 (pour accueillir les réfugiés ; pour les loger de manière humaine ; pour les encadrer par davantage de travailleurs sociaux) et partiellement le point 10 (l’affirmation que PEGIDA ne s’oppose pas aux musulmans « bien intégrés » vivant en Allemagne) ont une fonction évidente d’alibi.
Mais ces points-là ne sont pas mis en avant par les orateurs de PEGIDA s’adressant aux manifestants – les autres points oui, et d’autres qui vont encore plus loin. Entre autres : le devoir des « étrangers » de s’intégrer au lieu du seul droit d’asile, une répartition plus équitable des réfugiés au sein de l’UE, davantage de moyens financiers pour la police pour surveiller ceux-ci, l’application conséquente des lois sur l’asile et les expulsions, la tolérance zéro envers les demandeurs d’asile et les immigrants criminels, la sauvegarde et la protection de la culture occidentale judéo-chrétienne, etc., puis aussi l’opposition à la « politique de genre » et à l’imposition d’un langage « politiquement correct ».
Dans les discours publics et les commentaires des participants, tout est bien plus cru. Les réfugiés, les musulmans, les immigrés sont la cible de propos haineux. Le monde politique des partis établis est attaqué en tant que complice des islamistes et des éléments « étrangers ». Les réfugiés, dit par exemple Lutz Bachmann, vivent dans le luxe tandis que les mères allemandes n’ont plus de quoi acheter des cadeaux de Noël pour leurs enfants. Et Katrin Oertel, une autre membre du comité d’organisation de PEGIDA à Dresde, dit que les immigrés doivent « s’adapter aux normes, aux mœurs et à la culture allemande » – ce qui rappelle, par ailleurs, des positions mises en avant lors du dernier congrès des chrétiens-conservateurs de la CSU bavaroise…
Lutz Bachmann n’est pas trop bien placé pour mener l’agitation contre les « immigrés criminels ». Il a été lui-même plusieurs fois traduit en justice – entre autres choses pour cambriolages, délits de drogue, conduite de voitures sans permis et aussi pour s’être soustrait à la justice allemande en fuyant en Afrique du Sud – mais a-t-on jamais vu un panneau indicateur rouler dans la direction qu’il indique ?
Par ailleurs, on retrouve dans le personnel organisateur de PEGIDA des personnes bien connues des milieux d’extrême-droite, y compris des néonazis de souche. Ainsi, dans le comité d’organisation de KÖGIDA, la filiale de PEGIDA à Cologne, figure une certaine Melanie Dittmer, fasciste depuis sa plus tendre jeunesse, qui soutient que l’Holocauste est une invention des vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale et qui veut sauver l’Allemagne d’un cauchemar semblable à celui à Londres où, d’après elle, le nom le plus souvent choisi pour les nouveau-nés, est Mahomet. Le responsable qui a annoncé officiellement à la police la manifestation de KÖGIDA du 5 janvier, Sebastian Nobile, est lui aussi actif depuis longtemps dans des structures néonazies comme la « Ligue de Défense allemande » (interdite depuis lors pour ses bons contacts avec la bande meurtière « Blood and Honour ») et, par la suite, dans une autre organisation d’extrême-droite, les « identitaires ».
Il semble actuellement que, même à Dresde, le nombre de manifestants PEGIDA recule et que le nombre de contre-manifestants augmente. Dans les autres villes d’Allemagne, comme à Berlin, Munich, Münster et bien d’autres, le nombre de contre-manifestants a été beaucoup plus grand que celui des manifestants. C’est le 5 janvier à Cologne qui a symbolisé ce retournement.
Comme on a pu le voir dans les médias internationaux, ce soir-là, le Kölner Dom (la cathédrale de Cologne) n’était pas éclairé. Les lumières étaient aussi éteintes dans d’autres églises, ainsi qu’à la Chambre de l’industrie et du commerce, dans les grands hôtels et sur les ponts du Rhin. Il n’y avait que quelques centaines de manifestants de KÖGIDA dans l’obscurité de la nuit, mais les contre-manifestants étaient des milliers, 10.000 au minimum, mais probablement plutôt 25.000 (chiffre donné dans la communication électronique interne de la police sur place).
La difficulté de donner des chiffres exacts provient du fait de l’intervention massive de la police contre les contre-manifestants, qui a partiellement dispersé ceux-ci en opposant des grilles métalliques à l’immense foule voulant progresser vers le petit groupe des manifestants de KÖGIDA. Une panique de claustrophobie de masse a été évitée de justesse. Mais la pression mécanique de la foule a été tellement impressionnante qu’à la fin, la police a dû conseiller aux manifestants de KÖGIDA de renoncer à défiler sur un des ponts du Rhin comme prévu et, en fin de compte, de ne défiler nulle part.
Le tout a été un échec catastrophique pour KÖGIDA, au point que ses organisateurs ont annoncé qu’ils s’abstiendraient dorénavant de manifester à Cologne… Après le massacre des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo, KÖGIDA vient de réviser cette décision et d’annoncer vouloir manifester chaque mercredi à Cologne près de la cathédrale. Bien entendu, les organisateurs des contre-mobilisations se préparent à répondre à cette initiative par des contre-manifestations aussi massives que possible.
A Cologne, il y a deux comités d’unité d’action qui préparent les actions contre PEDIGA et contre toute autre manifestation raciste et xénophobe. Il y a d’une part, le milieu des initiatives antifascistes et des organisations de gauche, et, de l’autre, les organisations du monde du travail, principalement le syndicat DGB et le parti social-démocrate SPD. Mais en fait, c’est l’ensemble du monde politique (sauf l’extrême-droite), associatif et institutionnel qui apparaît comme faisant front à ces occasions, et surtout cette fois-ci, en incluant les partis bourgeois traditionnels et les organisations patronales.
A Dresde, après l’attentat contre les journalistes de Charlie Hebdo, on vient d’assister à une manifestation de plus de 20.000 personnes pour la tolérance, contre la violence, contre PEDIGA et contre le racisme, à l’appel de presque tout le monde, y compris du gouvernement régional dirigé par la CDU, le parti chrétien-conservateur.
Bien entendu, on peut se réjouir du fait qu’il semble y avoir maintenant un bien plus grand nombre de gens prêts à se mobiliser contre les agissements racistes et islamophobes que de gens qui suivent les appels de PEGIDA, de ses filiales et des groupes du même type. Mais, d’autre part, les manifestations de PEDIGA articulent une radicalisation de toute une couche de la population, faisant souvent partie des classes moyennes, qui se sentent anti-système, qui hurlent de joie quand des orateurs dénoncent la « presse mensongère d’Etat », les « partis du bloc qui se foutent de notre gueule » (la formule "partis du bloc" est une fine allusion aux partis légaux qui étaient groupés autour du « parti dirigeant », le SED, dans l’ancienne RDA), les « bureaucrates et les bonzes corrompus » qui ne répondent pas aux aspirations des bonnes petites gens du peuple allemand.
Il faudra donc discuter des possibilités de donner un contenu de classe et d’internationalisme plus précis aux mobilisations antifascistes. Ce sont les forces politiques défendant l’ordre établi et les intérêts du grand capital qui créent au quotidien les raisons pour les radicalisations réactionnaires. Et plus précisément : qui, par une politique inhumaine et des propos inacceptables, créent eux-mêmes l’atmosphère propice au populisme de droite et aux campagnes racistes.
Mis à part un discours vaguement humaniste « politiquement correct », les politiciens des partis pro-capitalistes établis opposent à PEDIGA et aux radicalisations racistes des considérations sur l’importance de l’immigration « qualifiée » pour l’économie allemande, pour le financement des pensions, pour les recettes fiscales… Mais PEDIGA elle-même parle des « bons » immigrants bien intégrés…
Tout en se situant formellement dans le cadre du grand mouvement d’unité nationale contre PEGIDA et ses semblables (on ne contredit pas son propre chef de parti qui est en plus la chancelière du gouvernement allemand), le ministre de l’Intérieur de Saxe Markus Ulkig (CDU) a annoncé, sous les applaudissements des manifestants de PEGIDA, la création de nouvelles unités policières spéciales « contre les demandeurs d’asile criminels » et d’autres « malfaiteurs notoires » (« Intensivtäter »).
Cela rappelle la première moitié des années 1990, où les attentats contre les demandeurs d’asile se multipliaient, condamnés bien entendu solennellement par un monde politique qui néanmoins mettait en pratique les revendications principales des enragés racistes en transformant le droit d’asile incorporé dans la constitution allemande, en un « droit » de grâce. C’est la même chose qui se prépare maintenant : une rhétorique de bonnes paroles qui accompagne et masque un durcissement du traitement déjà extrêmement restrictif réservé au petit nombre de réfugiés qui ont réussi à entrer en Allemagne malgré la forteresse meurtrière qui a été construite pour les en empêcher.
Les mobilisations PEDIGA ne tombent pas du ciel. [2] Avant celles-ci, en Allemagne, il y a eu un grand nombre d’agissements et de mobilisations racistes dirigés contre les réfugiés. De janvier à novembre 2014, le chiffre des réfugiés en Allemagne est monté à 130.000. Même si les données statistiques montrent que la disposition à la radicalisation raciste ne dépend ni de la part de réfugiés ni de la part d’immigrés dans la population (à Dresde, par exemple, les deux chiffres sont particulièrement bas), il est vrai qu’il y a eu, en 2014, un grand nombre d’actions contre l’hébergement de réfugiés, dans des quartiers aisés comme dans des quartiers populaires, à l’ouest comme à l’est de l’Allemagne. Souvent, elles étaient portées ensemble par des habitants allemands du voisinage et des forces d’extrême-droite et néonazies organisées.
L’association « Pro Asyl » a compté 220 mobilisations dirigées contre des réfugiés de janvier à novembre 2014, et dans la même période 31 actes de vandalisme dirigés contre eux, 24 attentats incendiaires contre les lieux d’habitation qui leur sont imposé et 33 attaques physiques contre des réfugiés eux-mêmes.
Des sondages d’opinion montrent la montée des préjugés racistes, xénophobes et islamophobes dans la population allemande. En 2011, 25,8% étaient résolument opposés à un traitement moins restrictif des demandeurs d’asile ; en 2014 ils sont 76%. En 2011, 30,2% se sentaient « étrangers dans leur propre pays » à cause du grand nombre de musulmans ; en 2014, ils sont 43%. Aujourd’hui, une majorité de 55,9% pense que les « Tziganes » ont une tendance au crime alors qu’en 2011, il je s’agissait encore que d’une (importante) minorité de 42%.
On peut estimer le potentiel de l’extrême-droite pure et dure en Allemagne à 12% des habitants (le parti Die Linke et les autres partis et organisations de gauche bien plus petits ont à peu près le même potentiel), qui sont prêts à se mobiliser dans des manifestations, à condition que ce ne soit pas trop loin de leur domicile.
Seule une partie de ceux-ci est prête à voter pour l’Alliance pour l’Allemagne (AfD), le nouveau parti ultra-conservateur, ultra-néolibéral et populiste de droite (qui, d’après l’Institut Forsa, se situe pour le moment à 5% des intentions de vote – en augmentation). Une partie du personnel de ce parti a cherché à collaborer avec PEGIDA, son chef Bernd Lucke (un professeur d’économie ultralibéral) a déclaré sur son site Facebook que les revendications de PEGIDA seraient « légitimes ». Mais lui, et surtout son compère Olaf Henkel (ex-président d’une des deux grandes associations patronales) prennent plutôt leurs distances vis-à-vis de PEGIDA, par peur de perdre leur semblant de sérieux dans les milieux conservateurs et libéraux bourgeois. D’autres responsables de l’AFD, qui se situent à leur droite, se sont révoltés contre cette distanciation, et tout cela donne une crise de direction dans le parti…
En fait, PEDIGA est une tentative de l’extrême-droite pour briser son isolement et sa dispersion au travers de mobilisations significatives et pour s’éloigner de l’image d’extrémisme de droite afin d’apparaître comme une force enracinée « au coeur de la société allemande ». Il est bien possible qu’en fin de compte, cette initiative n’aboutira pas – mais ce ne sera certainement pas la dernière.
[1] http://www.i-finger.de/pegida-positionspapier.pdf
[2] Pour des éléments d’analyse voir : http://www.sozialismus.de/kommentare_analysen/detail/artikel/willkommens-unkultur-in-deutschland/
Manuel Kellner est membre de la direction de l’ISL, qui est une des deux fractions publiques de la section de la IVe Internationale en Allemagne, et membre de la rédaction du Sozialistische Zeitung (SoZ), publication proche de l’ISL.
Article publié le 11 janvier sur le site Viento Sur et repris le 13 janvier sur le site Europe Socialiste sans Frontière. La traduction publiée par ESSF a été corrigée par Jean Peltier.
Sources : www.vientosur.info/spip.php?article9729 et http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article34081
Dan Armstrong
La faille qui se dessinait dans le mouvement anti-immigration en Allemagne est maintenant devenue bien visible. Après une suite bien orchestrée de contre-manifestations très suivies et très déterminées ainsi qu’une attaque en règle de la part des médias, le rassemblement de PEGIDA à Leipzig (appelé LEGIDA) a mis en évidence la disparition de milliers de partisans parmi les plus "modérés", peut-être consternés par la virulence croissante de certains de leurs dirigeants.
Comme cela a été rapporté dans la presse, Lutz Bachmann, le porte-parole principal de PEGIDA, a du jeter l’éponge après que son selfie - où il posait en imitant Hitler - ait circulé de manière virale sur le net. Les autres co-organisateurs, y compris Kathrin Oertel, ont serré les rangs contre le chef, accusé d’abîmer l’image du mouvement auprès de la plupart des manifestants qui rejettent des comportements qu’ils trouvent offensants.
Fait aggravant pour eux, ils s’étaient vantés d’être en mesure de mobiliser 60.000 personnes pour le rassemblement d’hier soir, à Leipzig. Mais seules 15.000 sont effectivement venues. Et elles étaient surpassées en nombre par les 19.000 participants à la contre-manifestation. Des groupes de gauche ont empêché l’arrivée de militants d’extrême-droite venant de Dresde en barricadant les bretelles d’accès à l’autoroute et en mettant le feu à des bennes sur la ligne ferroviaire principale. Une contre-manifestation décidée a également fait barrage à la sortie de la gare, empêchant les voyageurs de rejoindre la manifestation de Legida.
Ce qui se passe, c’est que le large mouvement populiste – qui est superficiellement contre l’immigration mais en réalité contre les bas salaires, la déglingue des services publics et des services de santé, etc. - commence à rejeter les néo-nazis qui ont aidé avec enthousiasme à construire PEGIDA. La direction de ce mouvement est en train de passer sous le contrôle de petits-bourgeois et d’éléments déclassés qui ne voient aucun parti politique influent se battre pour défendre leurs intérêts.
Le parti qu’ils considèrent comme le plus proche de leur point de vue est la nouvelle Alternative pour l’Allemagne (AFD), le parti anti-euro qui a maintenant un pied dans un parlement régional et qui a apporté son soutien au mouvement. Une enquête rapide auprès des marcheurs sur leurs intentions de vote a révélé que s’ils étaient représentatifs de l’ensemble de la population, le prochain parlement compterait 95% de députés de l’AfD et 5% du parti néo-nazi NPD. Heureusement, bien sûr, PEGIDA ne recueille que peu de sympathie en dehors d’une petite zone de Allemagne de l’Est.
L’Etat a mobilisé toutes ses forces - politiques, morales et physiques - contre PEGIDA. Merkel et les partis politiques ont proclamé haut et fort leur rejet des orientations du mouvement. Les talk shows et les débats télévisés ont débattu et redébattu les questions soulevées par PEGIDA, mais en l’absence du mouvement lui-même qui refusait systématiquement d’y prendre part. Les instituts économiques ont expliqué la nécessité industrielle et financière de l’immigration. Les églises et les syndicats ont fait des déclarations publiques décisdées. Les institutions publiques ont éteint l’éclairage de grands bâtiments publics. Le journal Bild, en temps normal très conservateur, a publié une série de révélations sur PEGIDA et un grand forum "table ronde" a été mis en place pour permettre aux gens de s’exprimer. Intelligemment, l’Etat a également lancé des raids contre des repaires de salafistes.
A toutes ces mesures se sont ajoutées une opposition active de masse dans les rues de la plupart des grandes villes allemandes - et cela, non pas une fois, mais à plusieurs reprises - et des mesures d’autodéfense physique pour bloquer et retarder des manifestations. On comprend mieux ainsi les raisons qui ont poussé un grand nombre de gens aux idées confuses à abandonner des manifestations de PEGIDA dirigées par des néo-nazis fous furieux et capables de recourir aux tactiques les plus folles.
Cela pourrait prendre encore quelques semaines, mais le vent semble avoir tourné. Nous pouvons nous attendre à un reflux décisif de PEGIDA et à une progression de l’Alternative pour l’Allemagne (AFD), qui se profilera comme le porte-parole politique de ce mouvement afin de gagner des sièges dans les parlements locaux.
Article publié le 25 janvier 2015 sur le site The Socialist Network
Source : http://socialistnetwork.org/germany-has-the-tide-turned-against-pegida/
Traduction française pour Avanti4.be : Jean Peltier